Que faire dans la DrĂŽme ? Quel itinĂ©raire pour parcourir cette terre de diversitĂ© ? Pour un week end ou des vacances de plusieurs semaines, câest un havre pour les amateurs de nature, de randonnĂ©e, de patrimoine, de gastronomie, de vallĂ©e de la DrĂŽme aux reliefs du Vercors. Si nous connaissons quelques coins de la DrĂŽme pour y avoir passĂ© plusieurs sĂ©jours, nous sommes loin dâavoir tout visitĂ©, alors nous vous proposons ce guide de tourisme collaboratif sur les plus beaux lieux dâintĂ©rĂȘt de la DrĂŽme créé avec des amis blogueurs voyage. En route pour un road trip en 12 Ă©tapes, dĂ©couvrir que voir et que voir faire dans la DrĂŽme dâun week end Ă 15 jours, ou simplement vous inspirer. Sommaire1 Que voir dans la DrĂŽme ? Nos lieux dâintĂ©rĂȘt prĂ©fĂ©rĂ©s et incontournables2 Randonner dans la DrĂŽme, des baronnies provençales au Vercors3 Les villages perchĂ©s de la DrĂŽme provençale⊠A voir absolument !4 Que faire dans la Drome cĂŽtĂ© insolite ?5 La DrĂŽme cĂŽtĂ© gourmand6 Nos idĂ©es dâitinĂ©raires de road trip dans la DrĂŽme7 En rĂ©sumĂ© que voir, que faire dans la DrĂŽme ? Notre guide tourisme8 Louer une voiture pour un road trip dans la DrĂŽme â nos astuces Que voir dans la DrĂŽme ? Nos lieux dâintĂ©rĂȘt prĂ©fĂ©rĂ©s et incontournables Les lieux dâintĂ©rĂȘts dans la DrĂŽme sont innombrables, quâon se le dise ! Alors pas question ici dâĂȘtre exhaustif ou de sâarrĂȘter aux incontournables Ă visiter dans la Drome. Notre parti pris vous prĂ©senter nos coins prĂ©fĂ©rĂ©s, en toute subjectivitĂ© ! En faisant le pari quâavec toutes nos sensibilitĂ©s rĂ©unies, vous trouverez bien des endroits Ă votre goĂ»t⊠Les cascades du Vercors drĂŽmois â par Itinera Magica Au sud du massif, la forteresse du Vercors ouvre quelques portes dans la muraille rocheuse ce sont ses magnifiques piĂ©monts drĂŽmois, les vallĂ©es du Royans, de la Gervanne et du Diois. Si les hauts plateaux sont trĂšs secs, vĂ©ritable univers minĂ©ral, ici les sources ont su se frayer un chemin Ă travers la pierre, et souvent rejaillissent en un merveilleux spectacle ce sont les cascades du Vercors drĂŽmois. Dans le Royans Ă Sainte Eulalie, la riviĂšre Vernaison se jette en un rideau vaporeux qui Ă©voque le voile dâune mariĂ©e câest la cascade Blanche, derriĂšre laquelle on peut nager pour dĂ©couvrir une grotte de mousse. A quelques kilomĂštres, au creux de lâimposant cirque minĂ©ral de Combe Laval, la source du Cholet jaillit de la falaise et dessine un poĂ©tique rĂ©seau de cascades moussues et de marmites des fĂ©es. Un monastĂšre orthodoxe trĂšs secret est posĂ© au bord de la riviĂšre. En Gervanne, câest la riviĂšre OmblĂšze qui creuse les gorges du mĂȘme nom et sculpte la plus belle cascade de la DrĂŽme, la chute de la Druise. Haute et spectaculaire, lovĂ©e dans son Ă©crin rocheux, elle mâa rappelĂ© les cascades islandaises dĂ©paysement assurĂ© ! [edit lâaccĂšs Ă la cascade de la Druise est fermĂ© depuis le 20 juillet 2020 suite Ă des accidents] Ariane, Itinera Magica â retrouvez son article sur le Vercors drĂŽmois Le Royans â par voyages et enfants Ă cheval entre la DrĂŽme et lâIsĂšre, le Royans sâĂ©tend Ă lâombre des falaises du Vercors. CâĂ©tait notre terrain de dĂ©couverte familiale quand, enfant, jâhabitais dans les environs de Valence. Les paysages du Royans diffĂšrent Ă©normĂ©ment du reste de la DrĂŽme et de lâIsĂšre. Le plateau du Vercors accroche plus souvent les nuages, qui se dĂ©versent rĂ©guliĂšrement dans la rĂ©gion, permettant de trouver ici une belle vĂ©gĂ©tation verte en toute saison. Des villages pittoresques et des routes incroyables, suspendues sur la falaise mâĂ©voquent toujours le Royans. Tout dâabord Saint-Nazaire en Royans et son aqueduc, que lâon peut admirer depuis un bateau Ă roue qui navigue sur la riviĂšre La Bourne. Juste Ă cĂŽtĂ©, la Grotte de ThaĂŻs permet de partir Ă la dĂ©couverte des hommes prĂ©historiques. En remontant la Bourne, frontiĂšre naturelle entre la DrĂŽme oĂč nous nous trouvions prĂ©cĂ©demment et lâIsĂšre, nous rejoignons Pont-en-Royans ! Un village vĂ©ritablement suspendu sur la falaise au-dessus de lâeau. En traversant la riviĂšre, nous tombons sur une jolie fontaine, bassin prĂ©fĂ©rĂ© des enfants pour se tremper les pieds. Le musĂ©e de lâeau permet de prolonger la visite dans ce petit village. Pour les amoureux de vues vertigineuses et des routes Ă©troites, direction les gorges de la Bourne vers les Grottes de Choranche, superbe grotte aux millions de stalactites. Une route Ă©troite, taillĂ©e dans la roche oĂč, quand jâĂ©tais enfant, des dizaines dâautocars se coinçaient contre la falaise, pimentant ainsi les trajets vers les stations de ski du Vercors ! Autre superbe route, celle de Combe Laval, qui permet de retourner vers la DrĂŽme et Saint-Jean en Royans ! Cette route, incrustĂ©e dans la falaise du Vercors pour descendre plus facilement le bois du Vercors, est vraiment impressionnante et surplombe le cirque du mĂȘme nom. Pour les amoureux des routes Ă©troites ! Sandrine, voyages et enfants â pour plus dâidĂ©es , retrouvez son article sur le Royans Les Baronnies Provençales â par Making the road Les Baronnies Provençale sont protĂ©gĂ©es depuis peu par un Parc Naturel RĂ©gional entre la Drome et les Hautes Alpes. Dâune part la rĂ©gion Auvergne RhĂŽne Alpes et dâautre part la rĂ©gion Provence Alpes Cote dâAzur, câest un territoire de moyenne montagne labellisĂ© en 2015. Moins frĂ©quentĂ© que dâautres parcs, je mây rend rĂ©guliĂšrement chaque annĂ©e en passant par Sisteron, situĂ© non loin de Marseille. De prĂ©fĂ©rence jâessaie de me trouver un camping familial en pleine nature pour profiter de cet environnement exceptionnel. Jây ai dĂ©couvert plusieurs plusieurs activitĂ©s ressourçantes. En effet câest lâun des ciels les mieux sauvegardĂ©s de France et dâEurope, on peut donc observer les Ă©toiles la nuit juste en levant les yeux et pour approfondir en se rendant Ă lâObservatoire Astronomique. En journĂ©e, on sâĂ©merveille devant les champs de lavandes et dâoliviers en Ă©tĂ©, on visite les marchĂ©s locaux et des petits villages historiques avec leur chĂąteau par exemple Buy-les-baronnies que jâaime beaucoup. On y dĂ©guste les Olives de Nyons ainsi que les fameux fromages de Banon et le Picodon ! CotĂ© sport on pratique la randonnĂ©e avec le magnifique GR Tour des Baronnies Provençales sur plus de 226 km mais aussi lâescalade notamment sur le site de Orpierre. Entre falaises riviĂšres et champs cultivĂ©s on y retrouve toute lâatmosphĂšre de la Provence des Terres. Lise, Making the road â retrouvez son guide pour visiter les Alpes françaises Randonner dans la DrĂŽme, des baronnies provençales au Vercors La DrĂŽme, si elle ne possĂšde pas des reliefs aussi Ă©levĂ©s que les dĂ©partements voisins Ă lâest, possĂšde de superbes massifs Ă explorer, parsemĂ©s de beaux villages. Voici quelques belles randonnĂ©es dans la Drome, entre Vercors et Baronnies. RandonnĂ©e de Saint MĂ©dard, de la forĂȘt de Saou au massif des 3 becs â par les globe blogueurs La randonnĂ©e des 3 becs est sans doute la star des randonnĂ©es dans la Drome, avec le tour des Baronnies. Mais elles ne sont pas forcĂ©ment les plus simples pour les familles, surtout avec un jeune enfant. Alors nous vous proposons la superbe randonnĂ©e de saint MĂ©dard. Cheminant Ă travers la forĂȘt de Saou en chĂȘne et menant Ă un sublime point de vue sur le massif des 3 becs, la randonnĂ©e de saint Medard montre la DrĂŽme sous son meilleur jour, avec une diversitĂ© de paysages en seulement quelques kilomĂštres. Si ça grimpe un peu, cela reste accessible Ă tous, offrant un shoot de nature salvateur et une mĂ©lodie rĂ©tinienne enchanteresse. 300 mĂštres de dĂ©nivelĂ©, soit environ une heure dâeffort pour une rĂ©compense ĂŽ combien gratifiante, entre la vue sublime, la chapelle Saint Medard et les ruines dâun ancien monastĂšre non loins de lĂ . Seb, les globe blogueurs â retrouvez les dĂ©tails de la randonnĂ©e ainsi que dâautres coins nature de la DrĂŽme Le tour des baronnies Ă pied â par I-trekkings Les Baronnies vous connaissez ? Cette rĂ©gion historique et naturelle du DauphinĂ© est aussi un massif des PrĂ©alpes du Sud. Elles se situent principalement dans la DrĂŽme. Si les Baronnies ne sont pas trĂšs Ă©levĂ©es puisque son plus haut sommet, la Montagne de Mare, a une altitude de 1622 m, son relief est tourmentĂ©. GĂ©ologiquement parlant, câest une succession de chaĂźnons assez Ă©troits et de dĂ©pressions plus ou moins larges, ce qui permet dâavoir un paysage trĂšs changeant. Parfait pour se faire plaisir en randonnĂ©e ! Jâai rĂ©alisĂ© le tour des Baronnies Ă pied et en tente en alternant camping et bivouac. Câest depuis le hameau de Le PoĂ«t-Sigillat que jâai dĂ©marrĂ© et terminĂ© cette boucle de 4 jours. Ce que jâai aimĂ© ? Cette alternance de paysages influencĂ©s par les Alpes et la Provence, ces champs de lavande, ces forĂȘts de chĂȘne vert, ces villages mĂ©diĂ©vaux oĂč arcades, couvents et chapelles nous transportent Ă une autre Ă©poque. On pourrait sâattendre Ă rencontrer un chevalier partant en croisade au dĂ©tour dâun chemin de traverse. On se contentera finalement du patrimoine religieux, culturel et naturel. Avec joie et bonheur⊠GrĂ©gory, i-trekkings â retrouvez son article sur le Tour des Baronnies Trek sur la montagne du Glandasse et au cirque dâArchiane â par Explore Ă perte de vue Ătape 1 ChĂątillion â Cabane de Laval dâAix 11,7 kilomĂštres â 1455 mĂštres de dĂ©nivelĂ© positif â 7h45 dâeffortĂtape 2 Cabane de lâAval dâAix â Archiane 16,6 kilomĂštres â 310 mĂštres de dĂ©nivelĂ© positif â 6h45 dâeffortĂtape 3 Archiane â ChĂątillion-en-Diois 13,3 kilomĂštres â 675 mĂštres de dĂ©nivelĂ© positif â 6h20 dâeffort La montagne du Glandasse est situĂ©e Ă lâextrĂ©mitĂ© Sud des plateaux du Vercors. Ses hautes falaises se dressent au-dessus de la petite ville de Die. Mais la montagne du Glandasse nâest pas un sommet Ă proprement parler, ce sont de vastes plateaux que lâon dĂ©couvre en haut des falaises. Le Glandasse et le cirque dâArchiane abritent une faune et une flore trĂšs riches, un vrai paradis pour les amoureux de la nature. Une fois parvenu sur les plateaux, le contraste est saisissant avec le paysage que lâon a laissĂ© dans la vallĂ©e. On passe dâune vallĂ©e presque provençale, parsemĂ©e de champs de lavande Ă de vastes plateaux dâaltitude. Ce trek Ă©tant situĂ© dans la rĂ©serve naturelle des Hauts Plateaux du Vercors, vous rencontrerez trĂšs certainementquelques marmottes qui gambadent dans les vastes prairies et des bouquetins ou chamois dans les Ă©boulis. Ă Archiane, vous pourrez Ă©galement observer, grĂące Ă des lunettes mises Ă disposition des randonneurs, les gigantesques nids des GypaĂštes Barbus accrochĂ©s aux vires des falaises. Recommandations Les plateaux du Vercors sont un lieu oĂč le pastoralisme est trĂšs pratiquĂ© en Ă©tĂ©. Vous rencontrerez donc certainement des troupeaux accompagnĂ©s de patous chiens de protection. Il est impĂ©ratif de contourner au maximum les troupeaux afin de ne pas attiser lacolĂšre des allez traverser un espace naturel protĂ©gĂ© avec des rĂšgles strictes Ă respecter la cueillette, les chiens mĂȘme tenus en laisse, le VTT hors des sentiers prĂ©vus Ă cet effet et le vol Ă basse altitude parapente, drone sont interdits. Le camping sauvage est Ă©galement interdit mais le bivouac reste autorisĂ©. Zoe et Marvin, explore Ă perte de vue â retrouvez le descriptif complet du trek de Glandasse et cirque dâArchiane Les villages perchĂ©s de la DrĂŽme provençale⊠A voir absolument ! Visiter la DrĂŽme sans flaner dans les ruelles de ses villages perchĂ©s, ce serait presque un crime de lĂšse majestĂ© ! Leur charme fou, hissĂ©s sur leurs promontoires rocheux, leur histoire singuliĂšre, tout concours Ă rendre ces lieux incontournables dans la DrĂŽme. MĂȘme si vous ĂȘtes fachĂ©s avec les vieilles pierres, je suis sĂ»r que vous ne serez pas insensible⊠Begude en Mazenc, le charme discret incarnĂ© â par les globe blogueurs Poet Laval, Mirande, Grignan, Marsande sont sans doute les villages perchĂ©s les plus connus de la DrĂŽme. Et pour cause, ils sont superbes, labellisĂ©s plus beaux villages de France pour certains dâentre eux. Mais celui qui a encore plus retenu notre attention, câest Begude en Mazenc. Sans doute un peu moins impressionnant depuis lâextĂ©rieur, car un peu plus cachĂ©, il nâen rĂ©vĂšle quâun charme plus intense une fois quâon dĂ©ambule dans ses ruelles. Je ne saurais pas expliquer pourquoi jâai un vrai coup de coeur pour celui-ci, peut ĂȘtre la myriade de petits dĂ©tails quâont apportĂ© les habitants, le caractĂšre moins propret quâont dâautres villages davantage visitĂ©s. Peu importe, câĂ©tait un pur rĂ©gale et je ne saurais que vous conseiller de vous y perdre quelques instants. Seb, les globe blogueurs â retrouvez notre article sur les villages perchĂ©s de la Drome provençale Grignan, le petit paradis de Madame de SĂ©vignĂ© â par la fille de lâencre Jâai visitĂ© Grignan, classĂ© Plus beaux villages de France, lors dâun sĂ©jour en DrĂŽme Provençale et jâai eu un coup de coeur pour ce petit village au chĂąteau mĂ©diĂ©val plein de charme, aux ruelles pavĂ©es et aux placettes typique de la rĂ©gion, il ne faut pas manquer les anciennes maisons du XVe siĂšcle et son beffroi du XIVe. On sây balade en admirant les roses anciennes, plantĂ©es ici et lĂ , qui font le bonheur des visiteurs et des habitants. Il existe mĂȘme un circuit organisĂ© par lâOffice du Tourisme Ă la dĂ©couverte des roses du ne peut Ă©voquer Grignan sans parler de son chĂąteau, demeure un temps de la Marquise de SĂ©vignĂ©, cĂ©lĂšbre pour les lettres Ă©changĂ©es avec sa fille chĂąteau, remaniĂ© Ă de nombreuses reprises depuis sa construction au XiĂšme siĂšcle est aujourdâhui un fier reprĂ©sentant de lâarchitecture fut maison de plaisance de la famille des AdhĂ©mar qui, de la terrasse monumentale, pouvaient profiter dâun panorama sur la DrĂŽme, absolument Ă©poustouflant. En 1689, Madame de SĂ©vignĂ© disait de Grignan Il est mĂȘme agrĂ©able de nâĂȘtre point tentĂ©e de quitter vos belles terrasses. ⊠Toutes vos vues sont admirables ; je connais celle du Mont Ventoux. Jâaime fort tous ces amphithéùtres, et suis persuadĂ©e, comme vous, que si jamais le ciel a quelques curiositĂ©s pour nos spectacles, ses habitants ne choisiront point dâautre lieu que celui-lĂ pour les voir commodĂ©ment, et en mĂȘme temps, vous en aurez un le plus magnifique du monde, sans contredit⊠Olivia, La Fille de lâencre â retrouvez son article sur le pays de Grignan La Garde AdhĂ©mar â par Petits Voyageurs Jâai eu la chance de dĂ©couvrir La Garde AdhĂ©mar avec Ariane Fornia, la meilleure guide qui soit pour explorer la Provence ! Cette blogueuse est notamment lâauteur de Provence, les sillons du soleil, un livre indispensable Ă lire avant de visiter la rĂ©gion⊠Nous avons rendez-vous au-dessus du jardin des Herbes, prĂšs de lâĂ©glise Saint Michel. On peut y admirer un panorama exceptionnel sur la vallĂ©e du RhĂŽne. La Garde AdhĂ©mar est un village perchĂ© absolument emblĂ©matique en DrĂŽme provençale. La balade est lâoccasion dâĂ©voquer FrĂ©dĂ©ric Mistral, cet Ă©crivain incontournable qui a tant oeuvrĂ© pour la prĂ©servation de la culture provençale. Câest en effet lui qui a entiĂšrement codifiĂ© la langue locale, mais aussi lâactuel costume des arlĂ©siennes ! Mais revenons dans le village de La Garde, qui porte Ă©galement le nom dâAdhĂ©mar, lâune des plus illustres familles de Provence. Il est tout Ă fait reprĂ©sentatif des villages provençaux de lâĂ©poque mĂ©diĂ©vale. BĂątie tout en haut dâun promontoire, la citĂ© Ă©tait ainsi protĂ©gĂ©e des Ă©ventuels envahisseurs. En Ă©tĂ©, elle est cernĂ©e dâinnombrables champs de lavandes Ă perte de vue. Dans le centre historique, engouffre-toi dans les calades, ces petites venelles trĂšs pentues, surmontĂ©es de passerelles en arcade qui permettaient de circuler entre les maisons. A deux pas du village, ne manque pas un dĂ©tour par le val des Nymphes, un lieu de culte paĂŻen datant de lâantiquitĂ© romaine. Au cours de leurs fouilles, les archĂ©ologues ont exhumĂ© des dĂ©combres une pierre portant lâinscription âIci vivent les nymphesâ, tĂ©moin de la magie intense de lâendroit⊠Paul, Petits Voyageurs â retrouvez son carnet de voyage en DrĂŽme provençale Dieulefit et ses environs le petit paradis drĂŽmois Un cadre naturel enchanteur, des villages splendides et un artisanat dont la renommĂ©e nâest plus Ă faire le Pays de Dieulefit est le petit coin de DrĂŽme oĂč nous aimons nous Ă©vader le temps dâun week-end pour nous ressourcer et recharger les batteries⊠EncerclĂ©e par la forĂȘt de SaoĂ», la montagne de MiĂ©landre et de la Lance, cette rĂ©gion de moyenne montagne est propice Ă de trĂšs belles balades en pleine nature. RandonnĂ©e Ă pied, Ă vĂ©lo, Ă cheval ou mĂȘme en Ăąne sur les traces des Huguenots, il y en a pour tous les goĂ»ts. Ses nombreuses riviĂšres comme le Roubion, le Lez ou le Jabron offrent des coins baignades incroyables, tellement rafraichissants lors des chaudes journĂ©es dâĂ©tĂ© ! Si vous passez dans la rĂ©gion, nous vous conseillons de faire un crochet jusquâau village perchĂ© Le PoĂ«t-Laval. ClassĂ© parmi les plus beaux villages de France », le charme de ses belles pierres et de son chĂąteau valent vraiment le dĂ©tour⊠Un si gros coup de cĆur pour nous que nous avons dĂ©cidĂ© dây poser nos valises le temps dâun voyage de noces. Dieulefit, station touristique et terre dâaccueil depuis toujours, attire de nombreux artistes et artisans. Il suffit de dĂ©ambuler le long de ses rues pavĂ©es avec ses boutiques et ateliers tous plus beaux les uns que les autres pour sâimprĂ©gner de la poĂ©sie de cette petite ville. Sa tradition potiĂšre est trĂšs connue dans la rĂ©gion⊠Et si vous profitiez dâune pause dieulefitoise pour vous essayer au modelage de la terre cuite ? Lydie et Maxime, le cailloux aux hiboux â retrouvez le rĂ©cit de leur visite du pays de Dieulefit-bourdeaux Que faire dans la Drome cĂŽtĂ© insolite ? Si chaque dĂ©partement possĂšde son lot de lieux insolites, la Drome nâest pas en reste ! En particulier celui que nous vous prĂ©sentons ici, unique au monde. Visiter lâoriginal Palais IdĂ©al du Facteur Cheval â par La Valise Ă Fleurs Le Palais IdĂ©al du facteur Cheval est probablement lâendroit le plus insolite de la DrĂŽme ! Ce fameux palais a Ă©tĂ© construit Ă Hauterives dans le potager du Facteur Ferdinand Cheval. Il lâa imaginĂ© et construit entiĂšrement seul durant 33 ans de sa vie en sâinspirant des cartes postales et journaux Ă©trangers quâil distribuait chaque jour dans les villages des environs. On ressent dâailleurs une influence hindouiste mĂȘme si lâarchitecture du palais est unique. En 1969 il a Ă©tĂ© classĂ© Monument Historique par AndrĂ© Marlaux et son architecture est dĂ©finie en tant quâart naĂŻf. Bien que le Facteur Cheval fĂ»t incompris de son entourage durant des annĂ©es, aujourdâhui son Palais IdĂ©al suscite lâintĂ©rĂȘt de nombreux visiteurs et en a inspirĂ© plus dâun ! Les artistes surrĂ©alistes sont notamment de grands admirateurs de son Ćuvre mais Ă©galement les enfants. Lorsque jâĂ©tais petite jâadorais dĂ©couvrir ce palais oĂč se cachent de nombreuses statues dâanimaux ou encore des passages secrets. Ă lâĂ©poque il me paraissait gigantesque et avec toujours davantage de cachettes. Contrairement Ă beaucoup de monuments et musĂ©es, ici on peut toucher Ă tout, il a dâailleurs gravĂ© sur lâune des façades DĂ©fense de nr rien toucher » pour ne pas limiter la visite Ă lâobservation. Nath et JF, La Valise Ă Fleurs â retrouvez leur article sur un week-end insolite dans la DrĂŽme La DrĂŽme cĂŽtĂ© gourmand Nous ne pouvions pas terminer cette sĂ©lection des lieux Ă voir dans la DrĂŽme sans une note gastronomique. Le dĂ©partement regorge de bons produits et spĂ©cialitĂ©s culinaires quâil serait dommage de ne pas gouter. Avec, ou sans modĂ©ration⊠Les spĂ©cialitĂ©s culinaires de la DrĂŽme â par Voyageurs Gourmands La truffe, le nougat de MontĂ©limar, la pogne, lâolive de Nyons, lâaffinade, la tapenade, la caillette de Chabeuil, le picodon⊠et la liste est encore longue ! Chaque moment de la journĂ©e est lâoccasion de goĂ»ter Ă une nouvelle spĂ©cialitĂ© drĂŽmoise. Pour le petit dĂ©jeuner, on vous conseille la brioche » locale, la dĂ©licieuse pogne, parfumĂ©e Ă la fleur dâoranger. A midi, la truffe sâinvite forcĂ©ment dans notre assiette ce que lâon vous conseille ? Une brouillade truffĂ©e, simple et efficace, on en salive rien que dây penser ! Quelques nougats avec votre cafĂ© ou une glace parfumĂ©e Ă la lavande, et il est dĂ©jĂ lâheure de lâapĂ©ro ! Sur la table, on retrouve du picodon, un petit fromage de chĂšvre et son piquant », lâolive de Nyons et ses dĂ©rivĂ©s tapenade, huile dâolive, affinade, ou encore de la caillette, un petit pĂątĂ© » Ă la viande de porc qui se dĂ©guste chaud ou froid. On arrose le tout de lâun des nombreux vins de la rĂ©gion vins tranquilles, effervescents, AOC ou vins de pays, ou mĂȘme dâune biĂšre de PoĂ«t Laval distillĂ©e Ă lâeau de source et au malt local ! Une gastronomie variĂ©e qui ravira les papilles de tous ! Cecilia, Voyageurs Gourmands â retrouvez son article dĂ©licieux dâun weekend dans la DrĂŽme La DrĂŽme provençale, terre promise pour la truffe Le saviez-vous ? En France, câest bien en DrĂŽme, particuliĂšrement dans la partie provençale, que lâon produit le plus de truffe DRĂME 1 â PĂRIGORD 0. En saison, il est possible et facile de visiter des truffiĂšres pour tout comprendre de cette production Ă©tonnante et un peu mystĂ©rieuse, et dâassister Ă des dĂ©monstrations de cavage, la recherche de truffes noires, la fameuse tuber melanosporum, rĂ©alisĂ©e avec des chiens. Mais surtout, tous les samedis matin, de mi-novembre Ă mi-mars, se tient Ă Richerenches prĂšs de Grignan, Ă mi-chemin entre Valence et Avignon le plus important marchĂ© aux truffes dâEurope. Un vĂ©ritable spectacle trufficulteurs et courtiers y nĂ©gocient chaque semaine le prix de centaines de kilos de diamants noirs qui iront garnir, notamment, les plats des plus grands restaurants du pays. Sâil sâagit dâabord dâun marchĂ© de professionnels, les particuliers peuvent observer Ă leur guise sans se montrer trop curieux sur les prix ou acheter eux-aussi des truffes un peu plus loin, sur un petit marchĂ© de produits du terroir. Tout cela, câest bien joli, mais lâessentiel câest dây goĂ»ter, non ? Durant lâhiver, la truffe fraĂźche est Ă la carte de nombreuses tables de la rĂ©gion, forcĂ©ment. Ă Richerenches, toujours, le restaurant lâEscapade du chef Nicolas Pailhes, spĂ©cialiste de la mĂ©lano », propose par exemple des menus 100% truffe, jusquâau dessert, Ă des prix raisonnables. Une expĂ©rience inoubliable. Mathieu et Elodie, a ticket to ride â retrouvez leur escapade culinaire et le rĂ©cit complet de leur visite de la Drome provençale Nos idĂ©es dâitinĂ©raires de road trip dans la DrĂŽme Un week end dans la DrĂŽme, 2 ou 3 jours Difficile de faire un choix pour un week end dans la DrĂŽme, cela dĂ©pend beaucoup de vos centres dâintĂ©rĂȘt ! Et surtout, câest trĂšs court pour imaginer faire de lâitinĂ©rance. A notre avis, mieux vaut rester dans un coin et rayonner pour un week end. Les options les plus Ă©videntes selon nous seraient probablement Le pays de Dieulefit et ses villages perchĂ©sLes baronnies provençalesLe Royans Trois grands classiques, pour une visite de 2-3 jours dans la DrĂŽme, Ă vivre de prĂ©fĂ©rence hors saison, mĂȘme si ce ne sont pas des lieu ultra frĂ©quentĂ©s. Visiter la DrĂŽme en 5 jours / une semaine A partir de 5 jours, voire une semaine dans la DrĂŽme, on peut commencer Ă envisager lâitinĂ©rance et visiter deux territoires diffĂ©rents du dĂ©partement. MĂȘme si je vous conseillerai de rester dans le mĂȘme coin, parmi les 3 Ă©voquĂ©s prĂ©cĂ©demment. Si vous voulez combiner deux territoire, je vous conseillerai ces options Le montagnard orientĂ© nature et randonnĂ©e le Vercors, du Royans aux Baronnies provençalesLe culturel la DrĂŽme provençale et ses villages perchĂ©s, le long de la mythique RN7La vallĂ©e de la DrĂŽme faisant le lien entre Vercors et provence, ce cours dâeau traverse le dĂ©partement offrant des occasions de visite exceptionnels comme les 3 becs, le diois, la glandasse, la rĂ©serve des ramiĂšres Bien sĂ»r, libre Ă vous de mixer Vercors et villages perchĂ©s pour une visite de la DrĂŽme nature et culture ! ItinĂ©raire de 15 jours dans la DrĂŽme en mode road trip En deux semaines dans la DrĂŽme, vous commencerez Ă ĂȘtre lĂ©gĂšrement moins frustrĂ© de nâavoir fait quâeffleurer les merveilles du dĂ©partement. On peut alors imaginer un format road trip et randos dans la DrĂŽme en mode trĂšs rapide⊠Bien sĂ»r, Ă vous dâadapter ces suggestions de tourisme dans la DrĂŽme, Ă©videmment subjectifs ! Aussi, attention aux durĂ©es proposĂ©es, il sâagit dâun minimum de temps Ă accorder Ă chaque Ă©tape ! Je vous conseille de prendre le temps dâexplorer en profondeur chaque lieu et dĂ©couvrir un peu plus ses particularitĂ©s. En particulier si vous voyagez en hiver dans les massifs ce sera quasiment impossible de tenir ce rythme, les temps de dĂ©placement sont plus longs, dĂ©pendent beaucoup de la mĂ©tĂ©o, les randonnĂ©es ne sont pas les mĂȘmes etc. En rĂ©sumĂ© que voir, que faire dans la DrĂŽme ? Notre guide tourisme RĂ©capitulons ! voici les 12 lieux dâintĂ©rĂȘt et activitĂ©s conseillĂ©s par les auteurs de cet article, dont nous ! Une bonne base pour savoir que voir, que faire dans la DrĂŽme Les cascades du Vercors DrĂŽmoisLe RoyansLes Baronnies provençales et tour des baronnies Ă piedLa montagne du Glandasse et cirque dâArchianeLa forĂȘt de Saou et massif des 3 becsLa pays de DieulefitLes villages perchĂ©sGrignanLa garde AdhĂ©marBĂ©gude en MazencLe palais idĂ©al du facteur chevalSans oublier des pauses gourmandes ! Bien sĂ»r, il y a une myriade dâautres coins et activitĂ©s dans la DrĂŽme ! Dont certains trĂšs connus, mais nous voulions ici exprimer notre sensibilitĂ©, nos envies. NâhĂ©sitez pas Ă donner vos propres coups de coeur en commentaire. Louer une voiture pour un road trip dans la DrĂŽme â nos astuces Si vous nâavez pas de voiture ou prĂ©fĂ©rez venir en train et louer un vĂ©hicule sur place, nous avons quelques conseils pour vous ! Lâoption classique, louer une voiture chez un professionnel. 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Nouvelamphithéùtre: un joueur d'impact dans un marché sensible. Monlimoilou ⹠13 septembre 2014, 06:17. Panorama S-O. 3 septembre 2014.
I. â LES JUIFS. De toutes les entreprises dirigĂ©es contre Dieu, il n'en est pas de plus odieuse et de plus ridicule que la prĂ©tention des Juifs Ă le reprĂ©senter sur terre. Un seul Dieu, le nĂŽtre ; un seul temple, le nĂŽtre ; un seul peuple, le nĂŽtre, voilĂ toute la religion des Juifs. On s'explique qu'avec une telle foi, exclusive de tout le reste de l'humanitĂ©, les Juifs n'aient jamais pu trouver le chemin du cĆur, et que, pour les admettre dans la grande famille sociale, on ait Ă©tĂ© si souvent obligĂ© d'en appeler de l'instinct Ă la raison, et du prĂ©jugĂ© Ă la justice. Dieu a fait la terre pour les hommes, et comme elle est toute petite en comparaison de lui, ils se sont rencontrĂ©s dĂšs les premiers jours. Pour des sauvages, se rencontrer, c'est se battre. Pour les gens civilisĂ©s, se battre, c'est se fondre. Les nations se forment de peuplades fatiguĂ©es d'ĂȘtre tribus, de tribus lasses d*ĂȘtre familles. EmportĂ©es par un mouvement dont nous ne percevons que les effets, elles capitulent selon la loi du plus fort, les unes s'affaiblissant par la victoire, les autres se fortifiant par la dĂ©faite, car il n'est pas de rĂšgle en ces hautes matiĂšres. Entre tous les peuples anciens dont l'histoire nous intĂ©resse ou nous Ă©blouit, un seul nous inquiĂšte et nous Ă©tonne c'est le juif. Le mystĂšre de ses origines est pour peu dans le sentiment de curiositĂ© qu'il nous cause. Il n'importe qu'il vienne de CrĂšte, de l'Inde, de la feue Atlantide ou de plus loin encore. Ce qui nous frappe, absolument comme dans un animal, c'est la facultĂ© qu'il a de se hĂ©risser, de se mettre en boule, et de rouler toujours sans s'user jamais. Avec cela, un pouvoir inouĂŻ de rĂ©sistance et d'envahissement ; c'est lĂ duretĂ© du kyste combinĂ©e avec l'aviditĂ© du cancer. Presque toujours vaincus sauf quand ils combattent contre eux-mĂȘmes, esclaves ou maĂźtres, le plus souvent parasites, quelquefois exportĂ©s tout entiers comme une cargaison de chair et d'os, ruinĂ©s chez eux, ruinant les autres, en quelque Ă©tat que la fortune les ait mis, les Juifs font carriĂšre dans l'exil et fortune dans la misĂšre. On les opprime, on ne les comprime pas. On les Ă©crase, on ne les dĂ©truit pas ; on les humilie, on ne les abaisse pas ; mĂȘme quand on les dĂ©pouille, on ne les appauvrit pas. Et ce serait un spectacle Ă©trangement beau que l'histoire des Juifs, si l'on y pouvait dĂ©couvrir une seule page je ne dirai pas d'amour, mais de considĂ©ration pour les autres hommes. Ils ont rĂ©pandu autour d'eux une telle semence de haine que cette semence germe encore aprĂšs trente siĂšcles Ă©coulĂ©s. Les Grecs sont les premiers qui aient essayĂ© de les rĂ©duire autrement que par les armes. Toutefois il leur fallut longtemps pour monter jusqu'Ă la Ville Sainte oĂč Ă©tait l'Ăąme des Juifs, enfermĂ©e dans le Temple et dans la Loi. On les vit d'abord dans les colonies d'Alexandre comme Pella, Mygdonie, PiĂ©rie, GĂ©rasa, Dium, mais la GalilĂ©e leur resta close. Lorsque la domination de Rome se fĂźt sentir dans l'Orient, l'influence grecque diminua politiquement, mais elle avait dĂ©jĂ pĂ©nĂ©trĂ© la langue, malgrĂ© la rĂ©action des synagogues. Un peu delĂ pensĂ©e hellĂ©nique, plus claire, plus douce,, se glissait dans ces tĂȘtes aussi dures que la dure assiette du Temple. Il y eut d'heureux scandales un grand prĂȘtre hellĂ©niste ; un autre encore ; une citadelle grecque en face de Sion, avec Jupiter Olympien dans le temple ; puis, malgrĂ© les MacchabĂ©es, des monnaies judĂ©o-grecques, et, malgrĂ© le vieux parti pharisien, une certaine dĂ©tente d'idĂ©es et de mĆurs, la joie du boire, du manger et du reste montrant le nez dans des livres Ă demi sacrĂ©s comme l'EcclĂ©siaste. Lorsque la traduction en grec des livres dits saints fut dĂ©cidĂ©e, il se trouva dans chaque tribu six hommes sachant assez la langue pour faire ce travail difficile. Le courant Ă©tait devenu assez fort, un siĂšcle avant TibĂšre, pour donner la couleur hellĂšne Ă une sociĂ©tĂ© religieuse d'origine juive, celle des EssĂ©niens. Il semble qu'on y ait enseignĂ© le grec, puisque l'historien JosĂšphe fut leur disciple pendant trois ans et qu'il les quitta parlant cette langue et l'Ă©crivant comme la maternelle. Semblables pour les mĆurs aux caloyers des Iles ioniennes, les EssĂ©niens avaient mis la mer Morte entre JĂ©rusalem et eux, vivant du travail commun dans une commune discipline, pacifique confrĂ©rie d'environ quatre mille individus dont on ne soupçonnerait mĂȘme pas l'existence si deux Juifs hellĂšnes, JosĂšphe et Philon, et Pline, Romain trempĂ© d'hellĂ©nisme, ne nous en avaient curieusement parlĂ© JosĂšphe, avec une certaine reconnaissance[1]. Les Juifs d'Egypte, les Alexandrins surtout, sans cesser d'ĂȘtre Juifs Ă©taient moins farouches que ceux de JĂ©rusalem. Ceux-ci, par contre, s'Ă©taient rejetĂ©s au fond du pharisaĂŻsme, prĂ©tendant dĂ©tenir le secret des textes hĂ©breux, revendiquant le monopole des interprĂ©tations vraies, s'indignant au dedans d'eux-mĂȘmes que ceux d'Alexandrie s'ingĂ©rassent d'en discuter, de les rĂ©vĂ©ler dans une langue impie. Sans doute, lorsque les Juifs d'Alexandrie venaient au Temple adorer le vrai Dieu, les mains pleines de prĂ©sents, ils Ă©taient accueillis comme des frĂšres, mais comme des cadets qui ne doivent parler qu,aprĂšs les aĂźnĂ©s, et plus bas, Ă la table de famille. II. â L'ESPĂRANCE D'ISRAĂL. Je n'ai point Ă chercher si l'exĂ©cration encourue par les Juifs â c'est le mot d'IsaĂŻe â a des causes ethniques[2]. Mais j'ai Ă chercher si elle en a de religieuses, et j'en trouve une qui rentre dans mon sujet, car elle appartient Ă l'histoire c'est l'idĂ©e de la prĂ©destination des Juifs Ă gouverner le monde. Cette idĂ©e se traduit au dehors et au dedans par cette formule trĂšs simple Dieu nous a faits maĂźtres des hommes, et il le prouvera un jour par son Christ. L'idĂ©e christienne a variĂ© avec les temps. Elle a Ă©tĂ© plus ou moins aiguĂ«, plus ou moins lancinante pour quelques-uns, minoritĂ© infime, Ăšre de rĂ©paration, mais tellement sĂ»re que les paĂŻens eux-mĂȘmes y sont tolĂ©rĂ©s aprĂšs circoncision ; pour la plupart, Ăšre vengeresse oĂč le Juif tient tous les autres hommes sous le talon. La personne du Christ est souvent absente ; Dieu n'a pas besoin de Messie, il fait ses affaires lui-mĂȘme. Seul son Jugement est certain, jugement fait d'avance, dictĂ© par les prophĂštes et tout entier en faveur des Juifs, Ă part quelques apostats et quelques impies Ă©quitablement prĂ©cipitĂ©s dans l'enfer. Petit Ă petit, l'idĂ©e prend corps dans un envoyĂ© de Dieu qui dĂ©tient pour plus ou moins de temps, avec des attributions plus ou moins Ă©tendues, une parcelle du pouvoir divin, puis grandit dans les imaginations surchauffĂ©es, occupe toute la terre et tout le ciel, cachant un peu IahvĂ© par sa stature colossale. Tout Juif portait en lui l'idĂ©e christienne comme en vase clos. Au point oĂč elle Ă©tait sous Auguste, il ne restait plus qu'Ă rĂ©gler protocolairement la rĂ©ception du Messie in persona et specie. Il Ă©tait d'autant plus -attendu qu'il Ă©tait nĂ©cessaire. Qu'un Messie dĂ»t venir, pas un Juif n'en doutait. Mais sous quelle forme, avec quels pouvoirs, Ă quelle Ă©poque et pour combien de temps ? Autant de questions sur lesquelles on se divisait. Et comme toujours on revenait aux prophĂštes, divisĂ©s eux-mĂȘmes sur son rĂŽle et sur sa personne. Une fois venu, que fera-t-il ? Sera-t-il le Christ-EpĂ©e, le grand Messie rĂ©gnant sur le monde enjuivĂ© ? Sera-t-il un peu moins le Messie pratique qui commence par libĂ©rer le territoire, quitte Ă aviser ensuite ? Sera-t-il le Messie-Juge partial, bien entendu qu'a entrevu le Psalmiste ? VoilĂ sur quoi les Juifs pouvaient diffĂ©rer d'opinion selon leur tempĂ©rament ou leur Ă©ducation. Ce qu'il importe de savoir, c'est si, avant la confection du JĂ©sus des Evangiles, ils avaient entrevu le Christ-Martyr, contraire Ă toutes leurs Ecritures, voire celles d'IsaĂŻe, Ă toutes leurs espĂ©rances, Ă la dĂ©finition mĂȘme du Messie. Nulle part ce pis-aller n'eĂ»t Ă©tĂ© plus dĂ©placĂ© que parmi les GalilĂ©ens, chez qui s'incarnait l'idĂ©e d'intransigeance patriotique. LĂ il eĂ»t Ă©tĂ© non -seulement anormal, mais impie, injurieux. Un Messie-Martyr eĂ»t Ă©tĂ© un monstre, une BĂȘte comme aucune Apocalypse n'en avait entrevu dans ses cauchemars les plus effroyables. Car, dans leur soif de puissance encore plus que de libertĂ©, les Juifs Ă©taient allĂ©s jusqu'Ă donner le nom de messie Ă un paĂŻen qui les avait servis. Dans IsaĂŻe IahvĂ© appellera Cyrus son soldat et son christ, bien que Cyrus s'incline devant d'autres dieux ; mais il a obligĂ© les fils d'IsraĂ«l, il les a renvoyĂ©s dans leur maison, cela suffit Je te ceins, dit IahvĂ©, alors mĂȘme que tu m'ignores ! Un Juif hardi pouvait donc rĂ©clamer pour lui, fils d'IsraĂ«l ou de Juda, le nom que IahvĂ© avait donnĂ© Ă un paĂŻen par la bouche d'IsaĂŻe, mais ce nom une fois pris, il fallait le mener Ă la victoire. C'est surtout pendant les occupations Ă©trangĂšres, les captivitĂ©s, les servitudes que le christianisme s'exaspĂšre. Lorsqu'avec PompĂ©e, Rome s'Ă©tablit sur la terre juive, la Louve fut une BĂȘte nouvelle â la BĂȘte de l'Apocalypse â dont les Juifs firent le tour avec une curiositĂ© indignĂ©e. Les Ăcritures l'avaient prĂ©vue et annoncĂ©e, cette BĂȘte vomie par l'Occident, mais il y a des choses qu'on ne croit qu'en les voyant. Toutes les autres BĂȘtes Ă©taient venues d'Assyrie, de MacĂ©doine ou d'Egypte on Ă©tait habituĂ© Ă leur poil et Ă leur cri, mais lĂ vraiment, BĂȘte nouvelle, BĂȘte hĂ©rissĂ©e de crocs, de griffes, armĂ©e d'une gueule d'oĂč sortait un bruit atroce, la langue des tribuns, des centurions et des aquilifĂšres. Dans l'arsenal des docteurs et des scribes, aucun christ capable de lutter contre cette BĂȘte-lĂ , contre ce Dragon de pourpre et de fer dont la queue s'appuyait sur la pointe des Ăźles britanniques. Des trois sectes qui se partageaient la JudĂ©e, deux sont avant tout des partis politiques. Nous dĂ©falquons les EssĂ©niens qui, vivant reclus, peu nombreux en somme et plus vĂ©nĂ©rĂ©s que puissants, goĂ»tent, au milieu des pires tourmentes juives, les douceurs de la vie agreste et de la retraite volontaire. Les SaducĂ©ens sont un clan de grandes familles, une caste plutĂŽt qu'une secte. Tout leur est bon, le grec et le romain, pourvu qu'ils soient aux places, et que, faisant le sanhĂ©drin, ils le gouvernent. Juifs d'abord, cela est Ă©vident, mais de sentiment patricien, Ă©trangers au peuple et cherchant secours n'importe oĂč pour possĂ©der, conserver et conduire. Les Romains trouvĂšrent en eux des hommes tout prĂȘts Ă partager les profits et Ă contenir par en haut ces bourgeois de Pharisiens qui d'en bas, appuyĂ©s sur la masse, montaient Ă Tassant des charges et gagnaient chaque annĂ©e quelques Ă©chelons. Certains de ces Pharisiens, plongeant dans le peuple par les racines, avaient fini par se nouer avec lui, Ă©pousant ses haines, compatissant Ă ses misĂšres, s'enfonçant en terre juive profondĂ©ment pour y pomper quelque sĂšve inconnue. Les Pharisiens, qui professaient l'idĂ©al patriotique de toute la nation, se fussent contentĂ©s d'un messie davidique, d'un descendant quelconque de ce NapolĂ©on juif Ă qui IahvĂ© avait fait de si magnifiques promesses. Un hĂ©ros guerrier qui ne pactisĂąt point avec Rome eĂ»t suffi Ă toutes leurs ambitions, et mĂȘme ils lui eussent pardonnĂ© quelques-uns des vices d'HĂ©rode pourvu que sa filiation fĂ»t rĂ©guliĂšrement Ă©tablie. VoilĂ le messie qu'attendaient la plupart des Juifs messie capable de plusieurs choses rĂ©servĂ©es Ă IahvĂ©. Le Dieu des Juifs n'avait certainement pas son compte dans ce messie-lĂ , mais les Pharisiens y eussent trouvĂ© le leur. Ils n'en entrevoyaient pas d'autre qui pĂ»t leur rendre le gouvernement du Temple passĂ© aux SaducĂ©ens. Que d'horribles visions Rome avait rĂ©veillĂ©es ! Le Temple pillĂ© sous Antiochus Epiphane, les sacrifices abolis pendant plus de trois ans, la circoncision dĂ©fendue, et, chose pire que tout, la plus impure des bĂȘtes, le pourceau sacrifiĂ© sur l'autel au lieu de l'agneau sans tache ; un second Temple bĂąti dans HĂ©liopolis, comme s'il y avait deux IahvĂ©, deux peuples juifs ! JĂ©rusalem assiĂ©gĂ©e de nouveau sous Hircan, cet Hircan obligĂ© de violer la tombe de David qui contenait trois mille talents pour en donner trois cents Ă Antiochus, et achetant le salut de la ville au prix d'un sacrilĂšge ; PompĂ©e emportant le Temple d'assaut, les sacrificateurs immolĂ©s en vaquant aux choses saintes ; les barbares pĂ©nĂ©trant dans le Saint des Saints, violant Dieu ; le chandelier, les lampes, la table d'or, les vaisseaux d'or pour les encensements, les parfums, le trĂ©sor sacrĂ©, souillĂ©s par leurs regards profanes ; tout l'or du Temple, avec les deux mille talents que PompĂ©e n'aVait pas pris, enlevĂ© par Crassus ; JĂ©rusalem assiĂ©gĂ©e de nouveau par FĂ©lix, puis par Antigone, prĂ©tendant assistĂ© des barbares, et cette fois, la bataille livrĂ©e en plein marchĂ©, le camp ennemi posĂ© en plein Temple, la ville occupĂ©e par les Parthes ! Pour comble de misĂšre, JĂ©rusalem assiĂ©gĂ©e par HĂ©rode pendant cinq mois avec l'appui des Romains ; le roi de JudĂ©e obligĂ© de conquĂ©rir sa capitale sur d'autres Juifs, puis de dĂ©fendre le Temple contre l'indiscrĂšte badauderie des troupes romaines associĂ©es Ă sa victoire ! Enfin ne suffisait-il pas d'avoir des yeux pour comprendre qu'HĂ©rode, le dernier roi qui mĂ©ritĂąt ce titre, n'avait pu constituer son royaume que par la grĂące d'Auguste succĂ©dant Ă celle d'Antoine ? La JudĂ©e ne se survivait Ă elle-mĂȘme que par la pitiĂ© des Romains. III. â LE REFUGE DU FANATISME. BlessĂ© par ces spectacles offensants, le fanatisme s'Ă©tait rĂ©fugiĂ© soit en GalilĂ©e, la vieille Terre promise, la terre de lait et de miel, la terre de vin et d'huile, le Jardin et le Grenier de la JudĂ©e, soit dans les districts forestiers de TransJordanie. Vaillants, batailleurs mĂȘme, ici bateliers habiles, lĂ rudes bĂ»cherons, les GalilĂ©ens Ă©taient bien prĂšs de considĂ©rer le Carmel, qui avait Ă©tĂ© Ă eux avant d'ĂȘtre aux Tyriens, et le Basan, le Basan surtout, comme leurs montagnes saintes, rivales du Garizim samaritain et de Sion. Supportant mal les limites que la politique leur avait assignĂ©es, ils aimaient Ă franchir celles que la nature leur dessinait entre la PhĂ©nicie qui leur cachait la mer, les montagnes qui leur barraient la Syrie, le Grand Champ qui les sĂ©parait de la Samarie, le lac de GĂ©nĂ©zareth et le Jourdain qui les baignaient Ă l'orient. L'idĂ©e messianique flambait en GalilĂ©e, l'attaque et la fuite Ă©tant plus faciles Ă cause de la montagne au nord, et du dĂ©sert Ă l'est. Jamais de rĂ©volte au sud, serrĂ© entre les lĂ©gions de CĂ©sarĂ©e et celles d'Egypte, point de refuge dans les villes du littoral toutes grecques ou toutes phĂ©niciennes et qui avaient l'horreur du Juif ; l'Ă©meute gronde toujours dans le pays adossĂ© aux cavernes et aux forĂȘts du Liban, et qui s'ouvre Ă l'Orient sur l'immensitĂ© du dĂ©sert. Le bĂ»cheron avec sa cognĂ©e, le pĂȘcheur avec sa rame, le moissonneur avec sa faux, voilĂ les soldats de l'idĂ©e ; leur cĆur se soulĂšve quand une cuirasse romaine fait une lueur de cuivre sur le fond vert des oliviers. La grande voie qui monte vers Damas traverse le pays avec sa cohue de marchands paĂŻens oĂč qu'on se tourne, c'est Satan qui passe. Il n'y a pas lĂ que des paysans exaltĂ©s. La GalilĂ©e n'avait point cessĂ© d'ĂȘtre un repaire de brigands, toujours bien armĂ©s de belles armes qu'on trempait au Jourdain. HĂ©rode qui trĂšs jeune en avait eu le gouvernement, du temps de CĂ©sar, avait fort agi contre eux, et laissĂ© le souvenir d'un homme qui entendait mal la libertĂ© du pillage. Et plus tard, la figure d'HĂ©rode fut l'Ă©pouvantail des montagnards galilĂ©ens, un croquemitaine pour les enfants de cette gent Ă©meutiĂšre et dĂ©votieuse. C'est en GalilĂ©e qu'HĂ©rode avait grandi dans l'esprit des Juifs et s'Ă©tait insinuĂ© dans la confiance des Romains, allant au-devant du tribut par des cadeaux, achetant la couronne sur les produits de la contrĂ©e. C'est par la GalilĂ©e qu'il rentra en Palestine, quand de Rome il revint roi. Il retrouva les mĂȘmes hommes de caverne, Ă qui l'air de l'indĂ©pendance semblait aussi important qu'Ă HĂ©rode la couronne de JudĂ©e, bandits luttant Ă force ouverte contre tout le monde Romains, Tyriens, SĂ©phoritains et GalilĂ©ens de plat pays, rebelles Ă tous et souvent Ă leurs chefs, escarpĂ©s comme leurs montagnes, altiers comme leurs cĂšdres il n'eut raison de ces troglodytes qu'en les murant ou en les faisant cuire. Tandis que le Temple, reconstruit par lui en la quinziĂšme annĂ©e de son rĂšgne, veillait de loin sur la religion de MoĂŻse, il semblait, Ă voir les villes nouvelles et leurs monuments paĂŻens, que JĂ©rusalem fĂ»t vouĂ©e Ă Auguste et la JudĂ©e au SĂ©nat. Les vieux noms hĂ©breux s'effaçaient de la carte et des plans ce n'Ă©taient que CĂ©sarĂ©on, Agrippion, SĂ©baste, CĂ©sarĂ©e Ă SĂ©baste un temple d'Auguste s'Ă©leva ; Ă PanĂ©as, un autre tout de marbre blanc, d'autres encore la Tour de Straton, hier rade ouverte et battue par les vents d'Afrique, devient, sous le nom de CĂ©sarĂ©e, un PirĂ©e juif, avec un peu de la splendeur romaine, des statues d'Auguste et de Rome, un théùtre, un amphithéùtre, une ville neuve oĂč IsraĂ«l se cogne dans Rome et culbute dans AthĂšnes. Magnifique, voire au dehors, HĂ©rode avait comme redorĂ© le blason juif dans les Ăźles, dans les grandes villes de Syrie, de GrĂšce mĂȘme. En mourant il laissera aux Juifs le souvenir d'un roi tolĂ©rant pour les paĂŻens, aux GalilĂ©ens celui d'un tyran monstrueux et, qui sait ? capable de trahir Sion pour le Palatin. Superbe en tout mĂȘme en forfaits, aĂŻeul de Barbe-Bleue, avec les neuf femmes qu'il eut, fĂ©cond en assassinats, personne ne fut plus criminel envers ses enfants, personne n'eut d'enfants plus criminels envers leur pĂšre et envers eux-mĂȘmes. Par le pĂšre, par les enfants, par les serviteurs, la famille d'HĂ©rode fut l'Ă©cole de toutes les cruautĂ©s. La fameuse prophĂ©tie de Jacob Le sceptre ne se dĂ©partira point de Juda, ni le LĂ©gislateur MoĂŻse, image de la Loi d'entre ses pieds jusqu'Ă ce que le Scilo Christ vienne, avait reçu des dĂ©mentis rĂ©pĂ©tĂ©s. Depuis la captivitĂ© de Babylone, il n'y avait eu de Juda que Zorobabel aprĂšs quoi, sceptre et Loi, tout Ă©tait allĂ© de mal en pis pour la tribu qui pourtant avait absorbĂ© toutes les autres dans le grand nom de JudĂ©e. Le sceptre et la Loi s'Ă©taient dĂ©partis de Juda pour passer aux AsmonĂ©ens et aux IdumĂ©ens, on allait voir les Romains rĂ©clamer le serment et l'impĂŽt. Et le Scilo ne tenait pas ! Il Ă©tait temps que IahvĂ© suscitĂąt un messie qui fit cesser cette abomination. C'Ă©tait bien le moins qu'avant de rĂ©gner sur les autres hommes le Messie qu'on pourrait appeler constitutionnel, commençùt par dĂ©livrer les Juifs des HĂ©rodiens et des Romains. On se fĂ»t contentĂ© de celui qui aurait commencĂ© par lĂ , un messie libĂ©rateur du territoire, HĂ©rode n'Ă©tant au fond qu'un prĂ©posĂ© de la puissance romaine, vivant Ă la romaine, le plus souvent hors de JĂ©rusalem ou dans des villes façonnĂ©es Ă la romaine, avec des théùtres et des cirques. Les Juifs, qui avaient le sentiment national, regardaient ce roi nominal comme un vendu, un fermier-gĂ©nĂ©ral couronnĂ©, un roi-publicain. Il y eut de la poussiĂšre messianique au-dessus du Jourdain on en Ă©tait comme aveuglĂ©. Chacun put espĂ©rer se faire roi-prophĂšte pour commencer. Pour dĂ©tourner les prophĂ©ties de leur sens, il suffisait d'en effacer la date. Alors elles revivaient, rajeunissaient. Les plus vieilles, n'ayant plus d'Ăąge, redevenaient fraĂźches, dataient d'hier, bonnes pour aujourd'hui et pour demain. Point de Juif de basse naissance qui n'y pĂ»t trouver une phrase pour lui, passer ainsi de la charrue Ă l'Ă©pĂ©e, sauter de l'Ă©table au palais. Un berger, un gardeur de moutons pouvait, sans ridicule, jeter son bĂąton au vent et lever des hommes pour assaillir le trĂŽne vacant de David. Il y avait toujours dans le village de petits prophĂštes assez grands pour lui trouver les signes et le proclamer Oint. Messie d'occasion, l'occasion en dĂ©barrassait la terre. Coq de village, il perdait la crĂȘte au village voisin oĂč se levait un autre messie combats de coqs. Le pauvre messie, les yeux crevĂ©s, les pattes en sang, gisait devant la haie qui donnait de l'ombre Ă ses bĂȘtes. IV. â JEHOUDDA LE GAULONITE. En ces temps dĂ©sespĂ©rĂ©s, Auguste Ă©tant maĂźtre du monde, un homme de la tribu de LĂ©vi, nommĂ© Jehoudda eut des RĂ©vĂ©lations. Il Ă©tait du mĂȘme sang qu'Abia, fils de Samuel, et, d'autre part, il descendait du roi David. Juif complet, il pouvait prĂ©tendre Ă la grande-prĂȘtrise et Ă la couronne. NĂ© dans un bourg de Gaulanitide, Gamala, nid de vautours haut perchĂ© sur la rive orientale du lac de GĂ©nĂ©zareth, il avait grandi sous HĂ©rode, sa famille avait souffert d'HĂ©rode, gouverneur de la GalilĂ©e, elle souffrit d'HĂ©rode, roi de JudĂ©e, elle souffrira de tous les fils d'HĂ©rode l'ennemi, ce n'Ă©tait pas seulement CĂ©sar, c'Ă©tait HĂ©rode, l'esclave idumĂ©en affranchi par Rome. Ces IdumĂ©ens n'avaient embrassĂ© le judaĂŻsme que par force sous Hircan c'Ă©taient des profanes et des usurpateurs. On a accusĂ© Antipas, pĂšre d'HĂ©rode, d'avoir adorĂ© Apollon dans Ascalon. IahvĂ© retirait sa main de son peuple, et il semblait que, condamnant tous les prophĂštes qui promettaient aux Juifs l'empire du monde, il n'Ă©coutĂąt plus que la voix de Balaam, ce misĂ©rable devin de ChaldĂ©e. Une fureur jalouse s'alluma dans le cĆur de Jehoudda lorsque, crevant les murs du vieux Temple, HĂ©rode Ă©difia le IahvĂ©-Palace qui fit l'admiration de tous les Juifs jusqu'Ă la chute de JĂ©rusalem. Jadis face Ă l'orient, l'entrĂ©e Ă©tait maintenant au sud, tournĂ©e vers le pays natal d'HĂ©rode. IsraĂ«l passait aprĂšs Edom. La terrasse orientale, l'aire sacrĂ©e sur laquelle s'Ă©levait le Portique de Salomon, c'Ă©tait maintenant la Cour des Gentils. Les paĂŻens foulant aux pieds la terrasse par oĂč le soleil entrait dans le Temple, quelle impiĂ©tĂ© ! Plan, Ă©lĂ©vation, contenance, tout cela Ă©tait dans EzĂ©chiel ; de quel droit, changeant le sens de la construction, l'idumĂ©en faisait-il de l'entrĂ©e principale une porte de cĂŽtĂ©, de l'aire aux Juifs une cour de Goym ? MoĂŻse avait tournĂ© le tabernacle vers l'orient, afin qu'Ă son lever la gloire du Seigneur y lançùt ses premiers rayons ; HĂ©rode avait trahi la Loi en le plaçant face au sud, et les prĂȘtres avaient laissĂ© faire ! Au lieu de prĂ©senter la figure Ă l'occident pour adorer, comme le voulait EzĂ©chiel, on allait la prĂ©senter au nord. Ce jour-lĂ , le Seigneur devint, comme dit l'Ăvangile, la pierre que les bĂątisseurs ont rejetĂ©e, et le Temple hĂ©rodien fut la maison maudite sur laquelle il avait Ă venger l'affront qui lui Ă©tait fait. V. â LA RĂVĂLATION DU VERBE-CORPS. EvincĂ© du trĂŽne et de l'autel par HĂ©rode, entraĂźnĂ© par les doctrines d'un certain Joshua ben Peraia, dont on ne sait rien sinon qu'il Ă©tait versĂ© dans toutes sortes de kabbales[3], Jehoudda chercha le sens secret des Ecritures juives, le sens de derriĂšre la lettre, celui qui Ă©chappait aux SaducĂ©ens ou que les SaducĂ©ens ne voulaient pas voir. A cĂŽtĂ© de la Loi, des ProphĂštes et de quelques livres historiques, comme les Rois, il y avait des livres hermĂ©tiques, joanniques, des livres d'initiation Ă certains mystĂšres des Ăcritures. Ce sont les Livres d'Ieou ou IaĂŽ[4], c'est-Ă -dire les RĂ©vĂ©lations d'IaĂŽ Ă ses IaĂŽannĂšs â d'oĂč est venu le nom de JoannĂšs â depuis le commencement du monde, avant et aprĂšs le dĂ©luge. Ces livres avaient Ă©tĂ© faits Ă l'imitation des livres chaldĂ©ens de mĂȘme nature, avec cette diffĂ©rence que toutes les RĂ©vĂ©lations d'IaĂŽannĂšs Ă©taient Ă l'avantage des Juifs, et on ne les conçoit point autrement. Jamblique parle de vingt mille discours placĂ©s sous le nom d'HermĂšs ! Les Juifs n'en avaient mis que deux ou trois sous le nom d'IaĂŽannĂšs. C'Ă©tait peu, mais grĂące Ă leur industrie, tout le christianisme en est sorti. Dans tous ces Livres mĂȘme dĂ©finition de Ieou, la lumiĂšre universelle, qui deviendra Iaou, IahvĂ©, Iaoua, Jehovah ; mĂȘme dĂ©finition de son Fils, le ThĂ©anthrope solaire, qui deviendra le Fils de l'homme de l'Apocalypse et le JĂ©sus de l'Evangile. Tout ce que le Verbe dira dans l'Apocalypse Je suis le commencement, le milieu et la fin ; je suis celui qui est, qui a Ă©tĂ©, qui sera ; je suis l'Aleph et le Thav l'Alpha et l'OmĂ©ga des traductions grecques, vient des Livres de IĂąo. Le JoannĂšs de l'Apocalypse n'a fait que transcrire sur le papyrus ce que les ouvriers Ă©gyptiens stylĂ©s par les prĂȘtres avaient partout gravĂ© dans la pierre. Les variations du QuatriĂšme Ăvangile sur le Verbe procĂšdent de ces formules Ă©ternelles[5]. Sur les stĂšles, le Soleil est le Premier-nĂ©, le Fils de Dieu, le Verbe de Dieu. Sur une muraille du temple de PhilĆ, sur la porte du Temple de Medinet-Abou, on lit, tracĂ©e quinze siĂšcles avant Jehoudda, la dĂ©finition du Verbe par le QuatriĂšme Ăvangile C'est lui qui a fait tout ce qui est, et rien n'a Ă©tĂ© fait sans lui jamais[6]. Quoi de plus clair que cette dĂ©finition, et comment ne pas voir immĂ©diatement dans JĂ©sus la personnification allĂ©gorique du ThĂ©anthrope solaire ? A qui les scribes essaient-ils de faire croire que JĂ©sus est la vĂ©ritable lumiĂšre qui Ă©claire tout homme venant au monde, que ce monde mĂȘme a Ă©tĂ© créé par lui, s'il n'est lui-mĂȘme le Verbe incarnĂ© ? Je m'adresse aux gens de sens rassis et je leur demande s'ils pensent qu'un Juif ait paru sous TibĂšre, disant de lui-mĂȘme Je suis la lumiĂšre et la vie, sans que les autres Juifs engagĂ©s dans cette solennelle proposition n'aient immĂ©diatement compris que ce personnage Ă©tait descendu tout exprĂšs du ciel pour la dĂ©montrer par des miracles allĂ©goriques. AppuyĂ© sur la vieille cosmogonie chaldĂ©enne, sur l'astrologie et sur les Ecritures, Jehoudda codifia en quelque sorte la superstition du Christ cĂ©leste. Que le Christ fĂ»t un Verbe-corps, on n'en saurait douter quand on le voit converser dans le Paradis terrestre avec Adam et Eve, avec CaĂŻn, avant, pendant, aprĂšs le dĂ©luge, avec NoĂ©, avec Abraham, avec MoĂŻse et avec tous les prophĂštes. Que l'homme fĂ»t Ă sa ressemblance, on en pouvait douter quand on regardait un paĂŻen, mais on en Ă©tait sĂ»r quand on regardait un Juif. MoĂŻse a vu quelqu'un et qui lui a parlĂ©. Le PĂšre ? Non. Qui eĂ»t commandĂ© au monde pendant que le PĂšre parlait Ă MoĂŻse ? Mais le Verbe du PĂšre. Et le Verbe est de chair puisque le PĂšre est vivant. Sa chair est de feu, comme celle du PĂšre. A la fois corps et feu, Homme de feu en un mot. Jehoudda le vit assez distinctement pour dĂ©crire sa forme, sa figure, ses vĂȘtements, ses outils et ses armes[7]. Entre Juifs on l'appelait le Fils de l'homme comme s'il Ă©tait de la famille, et en effet il en Ă©tait le chef. Ces idĂ©es nous Ă©tonnent, nous avons peine Ă croire qu'il se soit trouvĂ© des mortels pour les professer. S'ils pouvaient revivre, c'est nous qui les Ă©tonnerions. Dieu est chair ab ĂŠterno ! s'Ă©crie Apollinaris, au quatriĂšme siĂšcle. Et Rien n'est uni Ă Dieu comme la chair du Christ ![8] Il est distinct du PĂšre, puisqu'il est son Fils, et bi-sexuel, puisqu'Adam, formĂ© Ă son image, Ă©tait mĂąle et femelle[9]. Sans doute Adam n'Ă©tait pas de la mĂȘme substance, puisqu'il y a en lui de la terre et de Peau, mais il avait Ă©tĂ© créé immortel et il vivrait encore, s'il n'avait point Ă©coutĂ© Satan. Le Christ peut refaire ce qu'ont dĂ©fait Adam-Eve et Satan. Le PĂšre n'a qu'Ă le lui commander, et il rendra l'immortalitĂ© aux Juifs. VI. â LE MILLĂNARISME. A l'instar des Mages Jehoudda estimait que Dieu avait divisĂ© son Ćuvre en Douze Cycles millĂ©naires divisĂ©s eux-mĂȘmes en deux groupes de six mille ans, â l'un avant, l'autre aprĂšs la crĂ©ation de l'homme, â de maniĂšre que la consommation de l'Ćuvre, l'homme compris, fĂ»t renfermĂ©e dans les Douze Cycles. Jehoudda n'inventait rien. Il empruntait ses grandes lignes aux GenĂšses chaldĂ©ennes. Celle des HĂ©breux n'en est qu'une version plus ou moins fidĂšle. Ces thĂšmes de CrĂ©ation et de Consommation admettent que la GenĂšse a pris six jours, et que dans ce calcul mille ans sont comme un jour et un jour comme mille ans. Ayant Ă©tĂ© créé le sixiĂšme jour, Adam reprĂ©sentait Ă lui seul le septiĂšme Mille, et il aurait vĂ©cu Ă©ternellement si sa moitiĂ© fĂ©minine, sĂ©parĂ©e de lui par Dieu, n'avait pas cĂ©dĂ© au Serpent faute irrĂ©parable qui avait amenĂ© Dieu d'abord Ă chasser le couple du Ciel-sur-terre ou Paradis terrestre, et ensuite Ă noyer ce Paradis dans le dĂ©luge. L'Arbre de l'Eden Ă©tait Ă©ternel, et c'est pour avoir mangĂ© de son fruit qu'Adam n'avait pas atteint mille ans. Le jour oĂč tu en mangeras, tu mourras, lui avait dit Dieu. Ainsi l'entend IsaĂŻe lorsqu'il prĂ©dit un ciel nouveau, une terre nouvelle et le retour des jours de l'Arbre les jours de mon peuple seront comme ceux de l'Arbre, des jours de mille ans[10]. La Juive que, moins d'un siĂšcle aprĂšs la mort de Jehoudda, JuvĂ©nal dĂ©crira lisant dans les lignes de la main, interprĂšte de l'Arbre, dit-il, c'est la millĂ©nariste du pavĂ© de Rome sous Domitien. Certains Psaumes de David s'inspirent de la mĂȘme thĂ©orie[11], point de dĂ©part de tout le christianisme. L'Eglise a rejetĂ© du canon la Lettre de BarnabĂ© d'oĂč il rĂ©sulte que le millĂ©narisme Ă©tait la doctrine dominante des temps apostoliques, mais nous avons mieux que la lettre de BarnabĂ© ; dans l'Apocalypse nous avons le manifeste des apĂŽtres, et la Lettre de Pierre est d'un millĂ©nariste imbu de la tradition jehouddique. Sur les six premiers Mille correspondant aux six premiers jours, tous Ă©taient d'accord, mĂȘme ceux qui assignaient treize, quatorze ou quinze mille ans Ă la durĂ©e du monde. En restant avec les ChaldĂ©ens et les SabĂ©ens, Jehoudda s'enferme dans le cadre duodĂ©cimal qui lui est imparti par le cours du soleil Ă travers le Zodiaque douze signes, douze mois, douze cycles. Ces six mille ans avaient Ă©tĂ© des temps de lumiĂšre, gouvernĂ©s par les bons principes, et ils Ă©taient reprĂ©sentĂ©s sur le Zodiaque par les signes du printemps et de l'Ă©tĂ©. Ils Ă©taient dits Mille d'Ieou, ayant commencĂ© avec l'Agneau, signe du passage, pesach ou pĂąque du Soleil dans notre hĂ©misphĂšre, et fini avec la Vierge, en englobant le Taureau, les GĂ©meaux, le Cancer et le Lion. C'est entre le sixiĂšme signe et le septiĂšme que le Monde avait commencĂ©. Or les six Millenia assignĂ©s Ă ce Monde Ă©taient en cours, gouvernĂ©s par les mauvais principes, ceux de l'automne et de l'hiver, et reprĂ©sentĂ©s sur le Zodiaque par la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le ZachĂ» Verseau et le Zib Poissons. Ils Ă©taient dits Mille du Serpent ou de Satan. En effet, c'est entre la Vierge et la Balance que se trouve placĂ© sur les sphĂšres le vilain Serpent cĂ©leste, pĂšre des tĂ©nĂšbres, qui chaque annĂ©e recommence ses mĂ©faits et, chaque annĂ©e aussi, s'enfuit vaincu quand le soleil passe sous l'Agneau, signe du Christ rĂ©parateur du mal du monde. Ce Serpent Ă©tait fort chaldĂ©en, car les Juifs ne se sont pas bornĂ©s Ă dĂ©pouiller leurs voisins de leur Dieu, ils les ont dĂ©pouillĂ©s de leur Diable. C'est Satan qui a tentĂ© Eve, et qui momentanĂ©ment a battu Dieu. Le ciel a eu avec la terre des relations directes qu'Adam a connues, mais que sa faute a interrompues et le dĂ©luge brisĂ©es dĂ©finitivement. Dieu renouera-t-il jamais ? Ce monde a dĂ©jĂ eu bien des aventures. De premiers cieux ont existĂ©, et une premiĂšre terre tirĂ©e de l'eau et se tenant par l'eau, grĂące au Christ[12]. Ils ont fait naufrage sous l'effort de la cataracte diluvienne, et ils ont Ă©tĂ© remplacĂ©s parles cieux et la terre dont on jouit sous HĂ©rode Dieu se propose de purifier cette terre par le feu et de la replacer dans la lumiĂšre originelle. Il n'a pas pu faire durable une Ćuvre sur laquelle les Juifs ne rĂšgnent pas dĂ©finitivement. C'est Ă recommencer. Ainsi ce qu'attendait Jehoudda, c'est un troisiĂšme Monde, une troisiĂšme terre surmontĂ©e d'un autre ciel, celui d'alors Ă©tant visiblement ratĂ©, puisque la lumiĂšre propre Ă Dieu ne le traversait pas d'une maniĂšre rĂ©guliĂšre et continue. On vivait sous un ciel qui gardait encore les traces des Ă©preuves passĂ©es et portait la marque de puissances hostiles. Ce ciel, lui aussi, empĂȘchait le Christ de revenir, c'Ă©tait plus qu'un voile, c'Ă©tait un obstacle. Car toute la voĂ»te, c'est-Ă -dire la couche la plus rapprochĂ©e de la terre, Ă©tait aux mains de Satan et de ses, anges qui faisaient un vĂ©ritable abus de cette mitoyennetĂ© contre les Juifs. Au-dessus du ciel de Satan il y en avait deux autres, stratifiĂ©s. L'un Ă©tait occupĂ© par l'armĂ©e de Dieu Ă laquelle commandait en chef le Christ-Verbe, entourĂ© des Douze Cycles de Mille ans ou ApĂŽtres[13], ayant sous leurs ordres Trente-six Chefs ou DĂ©cans[14], avec douze lĂ©gions de douze mille anges chacune, formant ensemble Cent quarante-quatre mille puissances qui participaient de la divinitĂ©. L'autre, le troisiĂšme ciel, Ă©tait plus spĂ©cialement affectĂ© Ă Dieu, qui y avait son trĂŽne et son sanctuaire, et vivait lĂ . PĂšre de toute lumiĂšre, au milieu de Vingt-quatre Vieillards ou Presbytres qui reprĂ©sentaient les Vingt-quatre Heures de l'heureux temps oĂč le jour Ă©tait sans nuit. C'est lĂ sa famille Ă©ternelle et son Ă©ternel ministĂšre. Les HĂ©breux se rattachĂšrent Ă cette organisation par les douze tribus auxquelles prĂ©sident d'en haut les Douze ApĂŽtres. Les Juifs de bon jugement reconnaissent volontiers qu'il n'y a jamais eu douze tribus[15], mais un certain nombre de clans placĂ©s sous la protection des douze signes. Le PĂšre des Juifs, c'est IahvĂ©, pĂšre du Christ, Sujets de IahvĂ©, enfants du Verbe, par consĂ©quent supĂ©rieurs par essence Ă toutes les nations, tels sont les Juifs dans la pensĂ©e crĂ©atrice, donc telle est la Loi. Qu'Ă©tait-ce donc que l'Apocalypse de Jehoudda ? Celle de Jacob et de ses douze fils, celle de Joseph chez Pharaon. Joseph, cet accapareur de grĂące et de grains, avait vu, dans une zodiacale vision, le Soleil, la Lune et onze Ă©toiles qui l'adoraient, lui douziĂšme. Qu'est-ce Ă dire, sinon que le ciel ne s'allumait que pour Ă©clairer la marche des Juifs Ă travers le monde ? C'est de Joseph que MoĂŻse et Aaron tiennent tout ce qu'ils savent. Toute leur Apocalypse, ce sont les Juifs sauvĂ©s sous l'Agneau, les paĂŻens dĂ©truits. Lisez l'Exode avec quelque attention[16], et si dĂ©pourvu que vous soyez de sens critique, vous verrez que la pĂąque juive n'est nullement une institution mosaĂŻque, mais un signe de la prĂ©destination. Au milieu des Ăgyptiens, les IsraĂ©lites oubliaient leur vieille religion de MĂ©sopotamie, et le sacrifice annuel de l'agneau, symbole du pacte d'Ă©ternitĂ© que IahvĂ© avait fait avec eux. La pĂąque est un rappel de l'Agneau, le signe astrologique sous lequel le Christ a donnĂ© le monde aux HĂ©breux. L'annĂ©e ne commence le 15 nisan que par application de ce principe[17]. Ce jour-lĂ le Seigneur passe, et ainsi repassera-t-il jusqu'Ă ce qu'il ne passe plus. C'est le passage du Seigneur et nullement celui de la Mer Rouge, on n'en est pas encore lĂ . Le Seigneur passe la nuit du 14 au 15, et on la passe avec lui, bĂąton en main, comme des passants. L'agneau est blanc, les pains sont sans levain Ă cause de la puretĂ© originelle ; la pĂąque dure sept jours parce que la CrĂ©ation en a pris sept. Ce n'est pas une fĂȘte de circonstance, c'est la fĂȘte du passĂ© engageant l'avenir. Le mot pesach est chaldĂ©en, comme nisan et les autres mois, comme ZachĂ» Verseau, Zib Poissons et les autres signes, et comme est chaldĂ©enne l'Ă©conomie des Douze Cycles millĂ©naires. Les deux Tables du tĂ©moignage que IahvĂ© donne Ă MoĂŻse, il ne faut point les confondre avec les tables de la loi. Les deux Tables Ă©crites des deux cĂŽtĂ©s par le doigt de IahvĂ© sont le Livre des destinĂ©es du monde et le Livre de vie. Un cĂŽtĂ© regarde le ciel, un autre la terre[18]. Pourquoi MoĂŻse brise-t-il ces deux Tables devant les Juifs au pied de la montagne ? Parce qu'ils sont indignes de ce qu'on y lit, ayant adorĂ© le veau d'or. Pardonnez-leur cette faute, dit MoĂŻse Ă IahvĂ©, ou si vous ne le faites pas, effacez-moi de Votre Livre que vous avez Ă©crit. Le Seigneur rĂ©pond J'effacerai de mon Livre celui qui aura pĂ©chĂ© contre moi ; et au Jour de la vengeance je visiterai et punirai ce pĂ©chĂ© qu'ils ont commis[19]. VII. â LE RETOUR DE L'AGNEAU. Le PĂšre a dĂ©cidĂ© que le monde finirait avec le DouziĂšme cycle. Mais il y a une clause secrĂšte pour les Juifs. Les Juifs sont les enfants de Dieu, le PĂšre anĂ©antira-t-il sa famille terrestre ? Grosse question, rĂ©solue dĂ©jĂ dans les conseils du troisiĂšme ciel. De mĂȘme que Jupiter est dit Stator, Capitolin, Ammon, Tonnant, selon les cas, le Christ Ă©tait dit Iehoschoua â mot hĂ©breu qui signifie Sauveur, dont les Grecs ont fait lĂ©sons, et nous JĂ©sus âlorsque, dĂ©daignant toute autre besogne, il se consacrait spĂ©cialement Ă la dĂ©fense des Juifs. Tout-puissant pour la destruction, il est tout-puissant pour le salut. C'est celui-lĂ qu'enverra le PĂšre. Ce que MoĂŻse cache aux profanes, c'est le secret de cette prĂ©destination secret fort mal gardĂ© que tous les Juifs ont pressenti. Ce qu'Aaron demande Ă IahvĂ©, quand il lui immole l'agneau du passage, c'est de tenir la promesse qu'il a faite aux HĂ©breux de les Ă©pargner au Jour de la colĂšre et de leur sacrifier les nations. Le costume du Grand PrĂȘtre lorsqu'il se prĂ©sente devant IahvĂ©, c'est le rational du Jugement, le Jugement confectionnĂ©, rĂ©digĂ© d'avance, lisible dans le ciel comme il l'Ă©tait sur les deux Tables. Ce Mage, car c'en est un, porte, gravĂ© aux Ă©paules sur deux sardoines et rĂ©pĂ©tĂ© sur douze pierres prĂ©cieuses, le nom des Douze fils de Jacob, chefs des douze tribus, car les deux sardoines reprĂ©sentaient l'une le Soleil et l'autre la Lune, et les Douze pierres les Douze signes du Zodiaque, comme les Douze Pains de proposition reprĂ©sentaient les Douze Cycles de l'Ćuvre, et le Chandelier Ă sept branches les Sept planĂštes. Ce prospectus astrologique, c'est la vision de Joseph[20]. Le Grand PrĂȘtre ainsi vĂȘtu, c'est le Livre des DestinĂ©es du monde, cĂŽtĂ© terre. Le cĂŽtĂ© ciel, c'est, encore plus juif que le Grand PrĂȘtre, le Christ par lequel a Ă©tĂ© créé le monde. Il sera de la fin comme il a Ă©tĂ© du commencement, l'Aleph et le Thav[21]. Chaque annĂ©e Ă PĂąque on sacrifie l'agneau ; mais l'Agneau de IahvĂ©, l'Agneau divin qui est Ă nos agneaux ce que le Christ est Ă un Juif, l'Agneau astral, en un mot, ne meurt pas. Chaque annĂ©e Ă l'Ă©quinoxe du printemps, il semble mourir et chaque annĂ©e il renaĂźt. Il est le principe et la somme de tous les agneaux sacrifiĂ©s depuis la premiĂšre PĂąque. Il est l'image du peuple juif, jusqu'ici la victime des nations, mais viendra l'Agneau de la revanche. Agneau, PĂąque, Christ, c'est la mĂȘme idĂ©e d'Ă©ternitĂ©. On disait du soleil pascal L'Agneau est revenu. Dans l'Apocalypse, l'Agneau est reprĂ©sentĂ© sacrifiĂ© â c'est-Ă -dire en croix, tel qu'on le dressait pour la cuisson â au milieu des quatre points cardinaux de la sphĂšre. Il est donc le signe du Christ Ă©tendu sur la croix cĂ©leste Ă l'Ă©quinoxe du printemps. DĂšs que ce signe apparaĂźtra sur la montagne de Sion, les douze tribus, reconnaissant leur marque de fabrique, marcheront Ă lui et l'environneront, prĂȘtes Ă le suivre partout. Pour cette raison Jehoudda appelle les christiens disciples de l'Agneau. C'est le nom qu'on aurait pu donner, nonobstant leur idolĂątrie, aux Juifs qui, du temps d'EzĂ©chiel, avaient reprĂ©sentĂ© l'Apocalypse nationale sur les murailles intĂ©rieures du Temple. Car ils avaient peint toutes sortes de figures et de bĂȘtes immondes, et toutes les Idoles de la maison d'IsraĂ«l[22], c'est-Ă -dire les douze signes du Zodiaque et les Douze patriarches cĂ©lestes, les Douze ApĂŽtres du Christ, prototypes immortels des douze tribus. Et dans le Temple mĂȘme on avait vu des femmes assises pleurant la Passion de Thammouz â c'est Adonis â comme les bonnes et aussi les mauvaises femmes d'Ă prĂ©sent pleurent la Passion de JĂ©sus le Vendredi saint[23]. Puisque le Fils de l'homme devait venir des cieux, c'est qu'il y avait un domicile, car s'il est vrai que, dans l'Evangile, il n'a sur terre aucun endroit oĂč reposer sa tĂȘte, il habite au ciel un logis magnifique le Soleil qu'il emporte dans l'espace comme l'escargot entraĂźne avec lui sa coquille. Certes on ne peut pas dire que le Soleil soit proprement le Christ, mais il est sa lumiĂšre promenĂ©e, son tabernacle mobile[24]. LogĂ© dans le Soleil, nourri de sa substance, vĂȘtu de sa lumiĂšre, le Christ a douze maisons, douze mansions plutĂŽt. Toujours on a comparĂ© la course annuelle du Soleil, croissant et dĂ©croissant selon la saison, Ă la vie d'un homme qui naĂźt et croit, dĂ©croĂźt et meurt avec le temps. Il y a, vous le savez, un moment oĂč la comparaison cesse d'ĂȘtre juste si elle l'Ă©tait tout Ă fait, il n'y aurait plus de terre. Conçu sous la Vierge Ă l'Ă©quinoxe d'automne, enfant au solstice d'hiver, le Soleil est adulte lorsqu'il passe dans les Poissons, vers mars, mais quand, franchissant la ligne Ă©quinoxiale, sous l'Agneau, il entre dans notre hĂ©misphĂšre, il apparaĂźt vraiment comme l'image sensible de Dieu, et le Roi des Rois, le Seigneur des Seigneurs de la terre lesquels n'ont pu se croire quelque chose qu'en son absence. Je ne veux pas vous atteler avec moi Ă son char, mais tenez pour certain qu'Hercule, Bacchus, Osiris, Mithra et presque tous les dieux y Ă©taient dĂ©jĂ lorsque les Ă©vangĂ©listes y firent monter JĂ©sus. Sous tous les masques qu'il prend on voit Ă©tinceler ses regards de feu. Les Egyptiens l'adorent enfant, les Grecs homme, on le cĂ©lĂšbre Ă la moisson, aux vendanges. On le chante dans les jours du printemps et de l'Ă©tĂ©, on le pleure dans les mĂ©lancolies de l'automne, on l'espĂšre, disent les Marseillais, dans les intimitĂ©s de l'hiver. Des siĂšcles et des siĂšcles avant que les Juifs ne rappelassent ou Schilo ou Messiah ou Ieschoua, l'Orient ne connaissait, au-dessous de l'Invisible, d'autre dieu que l'Invaincu, l'Ă©ternel tisseur de lumiĂšre. Le mystĂšre que les prĂȘtres cachent au fond de leurs tabernacles, c'est ce faux mystĂšre dont tout le monde a la clef. Partout, depuis que l'homme a des yeux pour voir le jeu tournant des nuits et des jours, on tient que le Soleil naĂźt de la substance divine Ă une date qui correspond Ă notre 23 dĂ©cembre. Partout on vĂ©nĂšre la cĂ©leste Vierge dont les flancs immaculĂ©s donnent ce beau fruit. Point de doute nulle part, celui-lĂ est bien nĂ© des Ćuvres de l'Invisible. Le joli enfant ! vit-on jamais de plus beau sourire et des formes plus pures ? Que l'image de cette Vierge fĂ©conde se dresse dans les temples et sur les places ! Et que chaque homme en passant s'incline devant la mĂšre immaculĂ©e qui presse sur son sein cet Enfant dont on ne nomme le PĂšre qu'avec un tremblement dans la voix ! Qu'on l'appelle Horus ou Adonis, Atys ou Bacchus, Apollon, SĂ©rapis ou Christ, qu'on le fĂȘte au moment de sa naissance ou de sa maturitĂ©, c'est toujours le Soleil, .pĂšre du temps, qu'on adore, le dieu aux mille noms, dit OrphĂ©e. Qu'il meure comme Adonis, blessĂ© par un sanglier, ou comme Apollon, par le serpent Python, ou comme Osiris par Typhon, ce sont des Passions hĂ©liaques sur lesquelles on se lamente dans les mystĂšres et d'Ă©clatantes RĂ©surrections qu'on cĂ©lĂšbre. VIII. â LE ZIB LES POISSONS SIGNE DE GRĂCE. Mais le jour vient oĂč l'Agneau ne passera plus, oĂč il ne sera plus en croix. Il y a trop longtemps qu'il s'immole au salut de la terre ! Il ne fera plus ce sacrifice annuel, il brisera le thav, cette croix sur laquelle il passe depuis le commencement du monde. La grosse affaire pour les Juifs, c'est d'ĂȘtre dans les bras du thav, au delĂ duquel il n'y aura plus rien qui ne soit Ă IahvĂ©. Dans l'Ă©criture juive â au propre et au figurĂ© â la lettre suprĂȘme, c'est la derniĂšre lettre de l'alphabet hĂ©breu, c'est le Thav et le thav est une croix. La croix de l'Agneau, ou, si vous prĂ©fĂ©rez, l'Ă©quinoxe du printemps, c'est le monde en Ă©quilibre pĂ©riodique. C'est Ă cet Ă©quinoxe que l'Ă©quilibre se rompra. Mais cette rupture aura lieu au bĂ©nĂ©fice des Juifs. Le Grand Agneau verra l'Accomplissement des temps, la Descente et la Victoire du Christ JĂ©sus. Il faut donc ĂȘtre en deçà de la ligne, du cĂŽtĂ© du Zib. Les Poissons passĂ©s, il sera trop tard. Les Poissons Ă©taient donc au premier et au dernier rang des signes du Zodiaque engagĂ©s dans le thĂšme christien au dernier rang, parce qu'ils sont le Mille sous lequel Satan, chef des nations, devait ĂȘtre anĂ©anti par le Christ ; au premier rang, parce qu'ils sont le signe prĂ©curseur de l'Agneau sous lequel devait commencer le Royaume de Dieu. L'idĂ©e du baptĂȘme rĂ©dempteur Ă©tait inscrite au ciel dans le Zib. Il convenait que les Juifs fussent de ces Poissons-lĂ . La premiĂšre condition du salut pour un poisson, c'est d'ĂȘtre dans l'eau. Cette idĂ©e, fondement de la pisciculture, est Ă©galement celui du baptĂȘme. Toute l'eau du ciel s'Ă©tant Ă©puisĂ©e dans le dĂ©luge et le monde devant pĂ©rir par le feu, il n'y avait de remĂšde que dans l'eau sourdant de la terre, pour cela nommĂ©e eau vive. De lĂ le caractĂšre sauveur des sources comme celles du Jourdain, et des fontaines comme SiloĂ«, Ănon, Kapharnahum. Contre le Christ la Terre est sans dĂ©fense, masse Ă©norme, mais immobile et faite pour recevoir ses coups sans pouvoir les rendre. Immobile, je le rĂ©pĂšte, comme le piĂ©destal de cette croix mouvante qui est le Christ passant par les quatre points cardinaux. Sans la croyance Ă l'immobilitĂ© de la terre, point de croix, et point de Christ[25]. Car sur quoi s'appuiera la croix, et oĂč le Christ posera-t-il le pied si la terre est ronde et qu'elle tourne[26] ? IahvĂ© nĂ©gligea d'avertir Jehoudda que la terre Ă©tait ronde et mobile. Quelle dĂ©ception en effet si le Fils de l'Homme, au lieu de mettre pied Ă terre en JudĂ©e, allait descendre aux antipodes de JĂ©rusalem, en un lieu oĂč des hommes incirconcis auraient eu les pieds en haut et la tĂšte en bas ! Jehoudda ne se demanda point par oĂč les astres auraient accompli leur rĂ©volution si la terre eĂ»t Ă©tĂ© infinie, et il fut convenu que, devant les RĂ©vĂ©lations positives de IahvĂ©, on mĂ©priserait profondĂ©ment les sciences naturelles et physiques, source de tous les maux qui affligeaient les Juifs. On ne saurait en vouloir aux christiens d'avoir ignorĂ© les formes du monde et les lois créées par Dieu. Beaucoup de savants paĂŻens et fort honnĂȘtes pensaient lĂ -dessus comme les Juifs. LucrĂšce a soutenu qu'il n'y avait point d'antipodes et que le soleil n'Ă©tait pas plus grand au ciel qu'il ne paraissait Ă l'Ćil. Cette thĂšse n'a rien de scandaleux dans la bouche d'un homme qui n'y mĂȘle pas Dieu. Mais c'est un blasphĂšme chez des gens qui disent Le dieu qui nous a rĂ©vĂ©lĂ© ces belles choses est le vrai Dieu, et qui ne tarderont pas Ă ajouter Si vous ne le croyez pas, nous vous tuerons de sa part. Le dieu qui a créé les lois de la pesanteur, de la gravitation et de l'attraction, et qui, semble-t-il, est le vrai Dieu, ne leur avait rien rĂ©vĂ©lĂ© du tout. S'il inspira des hommes sous Auguste, ce sont les paĂŻens sectateurs de Pythagore et d'oĂč sont issus les Strabon et les AmpĂ©lius, que Jehoudda exclut du salut. La science antique nous a Ă©tĂ© volĂ©e pendant l'invasion christienne ; les paroles de Dieu Ă ses vrais enfants, les philosophes, ont Ă©tĂ© submergĂ©es par le flot des paraboles juives. Mais ils sont nombreux ceux Ă qui il avait dit Ă l'oreille Attention ! Je vous emporte Ă votre insu dans un mouvement rapide. La terre n'est point immobile dans le monde, ni le monde autour de la terre. Vous tournez autour de corps qui tournent autour de vous[27]. N'allez pas vous figurer que je descendrai un jour pour faire votre connaissance, et surtout ne m'insultez pas au point de croire que j'enverrai pour juger les hommes un petit Juif de Gaulanitide qu'on va crucifier sous TibĂšre pour crimes de droit commun. IX. â LA GRANDE ANNĂE, LE GRAND JOUR. L'Apocalypse de Jehoudda rĂ©sultait et d'une tradition exaltĂ©e par le zĂšle religieux et d'un plagiat astrologique corroborĂ© par quelques observations. Outre les Douze signes, les Sept planĂštes jouaient un rĂŽle Ă©minent Ă raison de la situation qu'elles occupaient au dĂ©but du monde. Lorsque l'Ă©tat du ciel les, ramĂšnerait Ă leur point de dĂ©part, le Christ prendrait lui-mĂȘme la direction des Douze ApĂŽtres, et cette AnnĂ©e-lĂ c'en serait fait de Satan qui gouvernait l& monde contre les Juifs[28]. Quand viendrait la Grande AnnĂ©e, le Mille du Zib, comme disait Jehoudda ? En l'an de Rome 739, il estimait qu'environ cinq cycles s'Ă©taient Ă©coulĂ©s depuis Adam, et que le Mille en cours ou Mille du SachĂ» le Verseau finirait avec le 14 nisan 788[29]. Le DouziĂšme mille ou Mille du Zib commencerait le soir mĂȘme et le Christ viendrait avec l'Agneau de la pĂąque. Toutefois il ne fallait pas que les Juifs s'imaginassent Ă©luder le Jugement. Les Douze ApĂŽtres jugeraient les douze tribus. Sur le Jugement de Dieu, toutes les Ăcritures s'accordaient. L'idĂ©e pouvait effrayer, elle ne pouvait pas surprendre. MoĂŻse et les prophĂštes annonçaient tous cette terrible journĂ©e d'IahvĂ©, mais tous ne promettaient pas aux Juifs l'empire d'un monde créé exprĂšs pour eux. Beaucoup croyaient qu'en ce jour il y aurait Fin du monde et Jugement sans appel. Il fut rĂ©vĂ©lĂ© Ă Jehoudda qu'avant cette solution le Christ viendrait renouveler la terre par un Jugement d'attente et pour une pĂ©riode de mille ans aprĂšs laquelle le PĂšre lui-mĂȘme prononcerait l'arrĂȘt dĂ©finitif. Il dĂ©pendait des Juifs d'Ă©chapper Ă la destruction partielle en mĂȘme temps qu'aux consĂ©quences du Premier jugement, lesquelles n'Ă©taient pas minces. En observant la Loi avec autant de rigueur contre les Juifs adultĂšres que contre les paĂŻens, ils gagneraient le salut et rĂ©gneraient mille ans avec le Christ, jusqu'Ă ce que vĂźnt Ă son tour le Royaume Ă©ternel du PĂšre. Ceux qui auraient abandonnĂ© cette Loi, rĂ©vĂ©lĂ©e Ă MoĂŻse par le Verbe, ceux-lĂ iraient en enfer confondus avec les autres hommes â la plus dure de toutes les punitions ! Ceux qui l'auraient servie sans dĂ©faillance iraient dans l'Eden millĂ©naire, et lĂ ils jouiraient d'un bonheur dont ils ne pouvaient se faire qu'une faible idĂ©e, Ă©tant donnĂ© la pauvretĂ© de l'imagination humaine. Mille ans, cela pouvait sembler long pour des esprits superficiels. Mais quoi ! le Verbe avait, au grĂ© de sa puissance, fait vivre des hommes sept cents, huit cents, neuf cents ans, il avait modelĂ© de ses mains HĂ©noch et Ălie qu'il avait soustraits Ă la mort et transportĂ©s dans le ciel. A quoi bon pleurer le Paradis terrestre ? IahvĂ© pouvait le rendre Ă ceux qui croyaient en son Christ. Qu'Ă©tait-ce, pour lui, de faire qu'on vĂ©cĂ»t en ce sĂ©jour une seconde vie Ă©gale Ă celle qu'avaient vĂ©cue les patriarches ? Mille ans, qu'Ă©tait-ce pour celui qui avait créé le temps ? Les Juifs se plaignaient du raccourcissement de la vie, l'attribuant non au premier pĂ©chĂ© mais Ă ceux des gĂ©nĂ©rations nouvelles. Le premier pĂ©chĂ©, on l'expiait par la mort, mais celui des gĂ©nĂ©rations, par une diminution de longĂ©vitĂ©. Ah ! le bon temps que celui oĂč les hommes atteignaient dix-neuf jubilĂ©s, prĂšs de mille ans ! Mais comme il a passĂ© vite ! Quand on pensait qu'Abraham avait eu de la peine Ă vivre jusqu'Ă cent soixante-quinze ans ! Aujourd'hui on s'estimait vieux quand on arrivait Ă quatre-vingts ! Quelle misĂšre ! Mais patience, voilĂ que IahvĂ© va faire pĂ©rir cette terre souillĂ©e par l'existence des incirconcis, il la refera pour les Juifs seuls et leurs jours s'allongeront sans fin. Pendant tout le Mille du Zib c'est le Christ JĂ©sus qui rĂ©gnait[30]. Il coupait l'Arbre de la science du bien et du mal dont le fruit avait perdu Adam, le jetait au feu et replantait l'Arbre de vie dont le fruit Ă©tait Ă©ternel. A la fin du DouziĂšme mille, le songe de Joseph Ă©tait accompli, et IahvĂ© se rĂ©unissait Ă son peuple sur les derniers dĂ©bris du monde paĂŻen.
. 86 661 695 436 690 664 38 23
dans un amphithéùtre y avait un macchabée