"L'histoire ne se rĂ©pĂšte pas, elle bĂ©gaie !" Peu de gens n'ont jamais entendu cette boutade du tonton Karl. Quelle serait donc la raison pour laquelle l'histoire se rĂ©pĂšte ? Est-ce parce que nous ne sommes pas capables d'en tirer les leçons, ou bien parce que l'histoire suit un modĂšle figĂ© que nous sommes condamnĂ©s Ă rĂ©pĂ©ter ? La rĂ©ponse est cruciale, car si l'on en juge les divers indicateurs, nous sommes sur le point de rĂ©pĂ©ter le mĂȘme schĂ©ma classique d'effondrement. Ce qui expliquerait pourquoi tous les grands de ce monde, y compris les gouvernements, se prĂ©parent au pire... La thĂ©orie de l'histoire qui se rĂ©pĂšte est vieille comme le monde. La premiĂšre trace Ă©crite remonte aux textes sacrĂ©s de l'Inde ancienne appelĂ©s VĂ©das, vieux de 3500 ans. Depuis ce temps, beaucoup de ceux qui se sont penchĂ©s sur la question, depuis le grec Polybius jusqu'aux pĂšres de l'histoire moderne, ont dĂ©veloppĂ© leur thĂ©orie des cycles historiques. L'exemple le plus frappant de modĂšles rĂ©pĂ©titifs nous est donnĂ© Ă travers les cycles des dynasties chinoises. La Chine, tout au long d'une histoire ininterrompue de 3000 ans, montre une rĂ©pĂ©tition d'ascensions et d'effondrements de dynasties. Les historiens divisent ces cycles en quatre parties Les fondations de la dynastie, L'Ă©panouissement Le dĂ©clin Le chaos Ce modĂšle Ă quatre stades est commun Ă la plupart des thĂ©ories cycliques depuis Ovide, le poĂšte romain, jusqu'aux thĂ©ories gĂ©nĂ©rationnelles des chercheurs modernes. Bien que les libellĂ©s concernant les divers stades puissent varier d'un auteur Ă l'autre, leurs caractĂ©ristiques demeurent pratiquement identiques. En combinant les diverses appellations, on pourrait aboutir aux quatre suivantes L'Ăąge des guerriers L'Ăąge des intellectuels L'Ăąge des marchands L'Ăąge du chaos Pour illustrer le propos, reprenons l'exemple de nos dynasties chinoises. AprĂšs que la derniĂšre dynastie s'effondre, et que le pays se disloque, apparaĂźt un nouveau chef de guerre qui conquiert ses rivaux, se dĂ©clare empereur, et fonde la dynastie suivante. C'est l'Ăąge des hĂ©ros nimbĂ©s de valeurs nobles telles que l'honneur, la force, et le courage. Leurs activitĂ©s incluent l'exploration, la conquĂȘte, la colonisation, et la construction d'infrastructures. Le crime est Ă son niveau le plus bas, le statut de la femme au plus haut. La richesse est distribuĂ©e sur une base mĂ©ritocratique, et la population se remet doucement des pertes antĂ©rieures. Chaque nouvelle dynastie nĂ©cessite d'Ă©tablir sa lĂ©gitimitĂ© sur de nouvelles rĂšgles favorables, et les conditions de vie du peuple augmentent ainsi rĂ©guliĂšrement durant le rĂšgne des quelques empereurs suivants. Cette pĂ©riode est souvent appelĂ©e "l'Ăąge d'or" de la dynastie. C'est l'Ăąge des arts et des sciences, des idĂ©es innovantes, des inventions, des techniques... Les activitĂ©s remarquables incluent des projets d'art publics, la fondation de bibliothĂšques, la crĂ©ation d'universitĂ©s. Pendant ce temps, la population continue de croĂźtre. Pendant que l'empire jouit d'une pĂ©riode de paix et de stabilitĂ©, les commerçants prospĂšrent et le niveau de vie continue d'augmenter. Cependant, les graines du dĂ©clin sont dĂ©jĂ semĂ©es dans une bureaucratie qui ne cesse de s'Ă©tendre. BientĂŽt, le gouvernement en vient Ă contrĂŽler et taxer tous les secteurs de la vie quotidienne. C'est l'Ăąge oĂč l'aviditĂ© domine le systĂšme politique. Le crime augmente, le statut social de la femme dĂ©cline, la richesse s'accumule dans les mains des oligarques. De son cĂŽtĂ©, la population continue Ă augmenter. La dynastie est alors en dĂ©clin, au bord de l'effondrement. La cour et les courtisans sont corrompus et dĂ©cadents. L'empereur est effĂ©minĂ©, licencieux, et souvent idiot. Ayant dilapidĂ© l'or de ses rĂ©serves, l'empire lĂšve de nouvelles taxes jusqu'Ă ce que le peuple en soit rĂ©duit Ă la pauvretĂ©. Les infrastructures du pays tombent en ruine. Les prĂ©lĂšvements fiscaux et la dĂ©crĂ©pitude des systĂšmes d'irrigation dĂ©truit les fermes et les cultures. Le peuple se soulĂšve. C'est l'Ăąge durant lequel le gouvernement est si corrompu qu'il est juste incapable de diriger efficacement. L'ordre et la loi sont bafouĂ©s. Le crime est rampant, le statut de la femme atteint son point le plus bas, et Ă cause des maladies et dĂ©sastres naturels, la population dĂ©cline rapidement. La richesse passe dans les mains des criminels. Le pays se divisent en factions luttant les unes contre les autres pour la domination, Ă travers une sĂ©rie de conflits civils. La bataille continue, jusqu'Ă ce qu'un beau jour, un nouveau hĂ©ros prenne le contrĂŽle et fonde une nouvelle dynastie. Tels est l'histoire de la Chine ancienne basĂ©e sur les quatre cycles. Une telle thĂ©orie peut-elle s'appliquer Ă toutes les civilisations et servir Ă prĂ©dire le futur ? Le fait est que si l'on Ă©tudie l'histoire depuis l'Egypte ancienne, Rome, les AztĂšques ou les Incas, on s'aperçoit que ces quatre Ăąges existent bel et bien, avec de lĂ©gĂšres variations. A quel cycle en sommes-nous aujourd'hui en Europe, et oĂč allons-nous ? Si l'on compare les caractĂ©ristiques de chaque Ăąge avec l'Ă©tat actuel de nos dĂ©mocraties, on peut d'office Ă©liminer les pĂ©riodes relatives aux guerriers et aux intellectuels. Sans mĂȘme prendre la peine de rĂ©flĂ©chir, il suffit de voir la trombine de ceux qui nous dirigent, et le niveau de leurs interventions. Le temps des leaders hĂ©roĂŻques et des penseurs brillants est certainement rĂ©volu. Aujourd'hui, ce ne sont plus que des nains pathĂ©tiques assistĂ©s de gonzesses aussi connes que mal baisĂ©es. De toute Ă©vidence, nous sommes Ă l'Ăąge des marchands, et quiconque a essayĂ© d'acheter quelque chose "FabriquĂ© en France" pourrait mĂȘme dire que nous en sommes plutĂŽt Ă la fin. La destruction de l'industrie française et la dĂ©vastation de nos ressources naturelles ne signifient rien d'autre que le temps des vaches grasses est Ă prĂ©sent loin derriĂšre nous. J'en suis presque Ă pleurer lorsque je parcours un catalogue Manufrance des annĂ©es 50... L'histoire est-elle donc condamnĂ©e Ă se rĂ©pĂ©ter, ou pouvons-nous apprendre de nos erreurs et Ă©viter ainsi de plonger tĂȘte premiĂšre dans le chaos ? Dans le cas de la Chine, l'histoire montre qu'aucune dynastie n'a Ă©tĂ© capable d'une telle chose. L'une d'elle a-t-elle Ă©chouĂ© dans la comprĂ©hension de ses erreurs ? Certainement pas. Les philosophes et penseurs chinois Ă©taient parfaitement conscients des erreurs commises par les dynasties prĂ©cĂ©dentes, et n'ont eu de cesse d'avertir les empereurs rĂ©gnants sur les dangers d'ignorer le passĂ©, en pure perte. Malheureusement, les Ă©vidences tendraient Ă suggĂ©rer que les civilisations sont condamnĂ©es Ă rĂ©pĂ©ter les mĂȘme erreurs. Qu'elles aient Ă©tĂ© inspirĂ©es par un modĂšle prĂ©dictif basĂ© sur les cycles historiques, ou qu'elles jouent stupidement leurs rĂŽles de crapules, il ne peut y avoir de doute que les Ă©lites actuelles se prĂ©parent pour le chaos. Comment expliquer autrement le durcissement des interventions de la police nationale, l'amĂ©nagement de bunkers au profit des Ă©lites, l'accroissement permanent des moyens de surveillance intĂ©rieure, ou le grignotage sans fin de nos droits et libertĂ©s. De toute Ă©vidence, leur plan, comme l'Ă©tait celui de tous les despotes qui les ont prĂ©cĂ©dĂ©s, est de se terrer derriĂšre un mur de mesures sĂ©curitaires, tandis que le reste des nĂŽtres se battent pour les miettes restantes de la civilisation. A quoi faut-il s'attendre ? Des quatre Ăąges, le plus facile Ă prĂ©dire est celui du chaos. Il semble que chaque rĂ©gime Ă travers l'histoire utilise le mĂȘme modĂšle usĂ© jusqu'Ă la corde pour se dĂ©truire lui-mĂȘme. Donc, voici les prĂ©dictions pour notre futur. En dehors de toutes contingences politiques ou idĂ©ologiques, et suivant une approche purement sociologique. Une corruption galopante draine les finances de l'Ă©tat. Pour compenser les pertes, l'Ă©tat accroĂźt les taxes, amenant les entreprises Ă la banqueroute et les employĂ©s Ă la pauvretĂ©. La taxation en vient rapidement Ă la confiscation forcĂ©e de la propriĂ©tĂ©, des mĂ©taux prĂ©cieux, et de la nourriture. Les marches pour la faim tournent en Ă©meutes. L'Ă©tat lance ses sbires pour donner Ă la canaille une leçon. La loi martiale est dĂ©clarĂ©e, et la gamme complĂšte des tactiques de terreur, depuis les perquisitions et saisies abusives jusqu'Ă l'emprisonnement et la torture, est alors utilisĂ©e contre les "dissidents". Pendant ce temps, le manque de financement du gouvernement amĂšne les infrastructures Ă dĂ©crĂ©pir. Dans le passĂ©, cela signifiait que les terres agricoles Ă©taient soit inondĂ©es, soit dessĂ©chĂ©es. Les cultures pĂ©riclitaient, et la famine suivait. Dans notre monde moderne, nous pouvons ajouter Ă cela des pannes de rĂ©seau, le manque de pĂ©trole pour chauffer la maison ou faire rouler nos vĂ©hicules, et aucun accĂšs Ă l'eau potable. Les gens affamĂ©s deviennent dĂ©sespĂ©rĂ©s et les crimes augmentent en flĂšche. Les carences en nourriture et le manque de crĂ©dit pour les hĂŽpitaux et les mĂ©dicaments contribuent Ă la propagation des Ă©pidĂ©mies. Le dernier acte du gouvernement consiste alors Ă guerroyer pour tuer un nombre consĂ©quent de "bouches inutiles", et mettre en esclavages les survivants. Tout cela est schĂ©matique, bien entendu, et vaut aussi Ă l'Ă©chelle du monde. Puisque de telles situations de chaos se sont dĂ©jĂ produites de nombreuses fois par le passĂ©, qu'ont fait les gens pour arriver Ă survivre ? Une des stratĂ©gies utilisĂ©es par de nombreuses civilisations a Ă©tĂ© le systĂšme monastique. AprĂšs la chute de Rome, les monastĂšres ont servi de plateformes commerciales et produisaient alors la majoritĂ© de la richesse locale Ă travers l'agriculture, la viticulture, et les petites industries. Ils Ă©taient les seuls endroits oĂč l'on pouvait recevoir une quelconque Ă©ducation, et s'ils n'avaient pas sauvĂ© les livres de la destruction, il ne nous resterait rien de l'histoire ancienne. En Chine, en Inde, et au Japon, comme dans tout le Moyen Orient, les monastĂšres ont rĂ©ussi Ă passer Ă travers la tourmente sans trop de dĂ©gĂąts, pendant que les sociĂ©tĂ©s s'Ă©croulaient autour d'eux. Or si l'on met de cĂŽtĂ© l'aspect religieux, on obtient alors des communautĂ©s autonomes autosuffisantes, qui partagent le savoir et les talents, et se supportent mutuellement durant les temps difficiles. Un exemple rĂ©cent Ă©tait les sociĂ©tĂ©s d'aide mutuelle anglaises du dĂ©but 19Ăšme les "friendly societies". Avant cela, il y a eu en France tout le systĂšme corporatiste français, que la rĂ©volution s'est empressĂ© de dĂ©truire pour prendre le contrĂŽle sur la population. Apprendre les bases de la prĂ©paration et travailler ensemble en se supportant mutuellement est la clĂ© de toute stratĂ©gie de survie. MalgrĂ© les prĂ©visions sombres Ă court terme, on peut logiquement s'attendre Ă ce que l'avenir pas trop lointain soit plus brillant qu'aujourd'hui, dans la mesure oĂč l'Ă©tape qui doit suivre est l'Ăąge des Guerriers. Autrement dit, un retour Ă l'Ă©thique, la prospĂ©ritĂ© et l'Ă©galitĂ©. Alors, qu'en sera-t-il de l'Ă©lite ? Vont-ils Ă©merger de leurs bunkers pour asservir et dominer le monde pour rĂ©aliser leur rĂȘve ultime ? Dans la Chine ancienne, chaque membre de l'aristocratie appartenant Ă la dynastie qui venait de s'Ă©crouler a Ă©tĂ© traquĂ© et exĂ©cutĂ© durant les Ăąges de Chaos. Un seul empereur a survĂ©cu assez longtemps pour voir la fondation de la dynastie suivante, et il l'a fait en se cachant pendant quarante ans dans un monastĂšre...
Puisferont leur propre famille, pĂšre et mĂšre sur les mĂȘmes ossatures. De marmots qu'imiteront leurs airs et leur prendront leurs chaussures. [JP Manova] Ne pas tomber dans la spirale : j'Ă©-j'Ă©-j'essaye. Mais l'histoire ne se rĂ©pĂšte pas, elle bĂ©-bĂ©-bĂ©gaye. Ne pas tomber dans la spirale : j'Ă©-j'Ă©-j'essaye. Mais l'histoire ne se
âȘ Lâor grimpe. Les mĂ©dias rapportent que les investisseurs parient sur une nouvelle vague dâassouplissement quantitatif â Ă©galement appelĂ© impression monĂ©taire. Mais les investisseurs aurifĂšres ne sont-ils pas en train de commettre une grosse erreur ? LâHistoire se rĂ©pĂšte-t-elle ? Câest ce que suggĂšre le New York Times 1980 pourrait-il se rĂ©pĂ©ter en 2012 ? » LâĂ©lection prĂ©sidentielle de 1980 a Ă©tĂ© menĂ©e par un prĂ©sident en exercice dĂ©mocrate affaibli par une Ă©conomie paresseuse, alors quâon sâinquiĂ©tait du fait que les Etats-Unis avaient perdu leur compĂ©titivitĂ© dans le monde. Les prix de lâor avaient grimpĂ© Ă des niveaux sans prĂ©cĂ©dent Ă mesure que lâĂ©lection approchait, et le candidat rĂ©publicain avait laissĂ© entendre quâil pourrait proposer un retour Ă lâĂ©talon-or ». Ce rĂ©publicain, Ronald Reagan, gagna lâĂ©lection et mit rapidement sur pied une commission destinĂ©e Ă Ă©tudier le rĂŽle de lâor dans les systĂšmes monĂ©taires. Pour les fanatiques de lâor, cela semblait la meilleure chance depuis des dĂ©cennies de faire Ă©voluer le pays vers lâor et loin [des monnaies fiduciaires], une devise qui nâest ancrĂ©e quâĂ ce que dicte le gouvernement ». Le mois dernier, Newt Gingrich, qui cherche Ă Ă©largir sa base avant les primaires de Caroline du Sud, a promis quâil nommerait une nouvelle commission sur lâor. Une partie de notre approche devrait ĂȘtre de rĂ©tablir une chose que Ronald Reagan a faite en 1980 â une commission sur lâor pour examiner tout le concept dâun retour Ă la devise solideâ, a-t-il dĂ©clarĂ© dans un discours ». Non, cher lecteur, lâHistoire ne se rĂ©pĂšte pas. Le New York Times se trompe⊠sur toute la ligne. Enfin, presque toute la ligne. Il comprend que lâor est une menace pour ses plus gros annonceurs⊠et pour la plupart de ses lecteurs qui ne possĂšdent pas dâor. Câest Ă©galement une menace pour la plupart des Ă©conomistes â qui ont construit toute leur carriĂšre sur la non-comprĂ©hension du fonctionnement de lâĂ©conomie rĂ©elle⊠et dont les revenus et le statut professionnel dĂ©pendent dĂ©sormais dâune Ă©conomie de planification centrale dĂ©barrassĂ©e de lâor. Ainsi, pour prouver que lâor est une relique barbare » et que les fanatiques de lâor ont des oreilles dâĂąne, le journal est allĂ© poser la question Ă des Ă©conomistes. âȘ Quâen pensent les Ă©conomistes ? Le mois dernier, lâuniversitĂ© de Chicago a demandĂ© Ă un panel de 40 Ă©conomistes amĂ©ricains, y compris dâanciens conseillers de prĂ©sidents aussi bien dĂ©mocrates que rĂ©publicains, sâils trouvaient que la stabilitĂ© des prix et lâemploi seraient meilleures pour lâAmĂ©ricain moyen » si la valeur du dollar Ă©tait liĂ©e Ă lâor. Aucun dâentre eux nâĂ©tait dâaccord, certains montrant mĂȘme une franche incrĂ©dulitĂ© devant lâutilitĂ© dâun tel dĂ©bat. Pourquoi le lier Ă lâor ? » a trĂšs astucieusement demandĂ© Richard Thaler, professeur Ă lâuniversitĂ© de Chicago. Pourquoi pas aux bouteilles de Bordeaux 1982 ? » Hmpf », a rĂ©pondu Austan Goolsbee, son collĂšgue de Chicago et ancien conseiller du prĂ©sident Obama, en est-on vraiment arrivĂ© lĂ ? » Le Times continue en dĂ©clarant que mĂȘmes les Ă©conomistes ayant un penchant pour lâor se sont opposĂ© Ă lâidĂ©e » dâun dollar appuyĂ© sur lâor. M. Ben Bernanke, ancien professeur dâĂ©conomie Ă Princeton, dĂ©clare quâil ne pense pas que lâor soit une monnaie. âȘ Lâor, une pure affaire⊠de tradition Ah oui, a rĂ©pondu Ron Paul, membre du CongrĂšs US â alors dans ce cas, pourquoi les banques centrales dĂ©tiennent-elles de lâor⊠et non des bouteilles de Bordeaux 1982 ou des diamants ? M. Bernanke a rĂ©pondu que câĂ©tait simplement une affaire de tradition ». Il a raison⊠câest une question de tradition, comme le mariage⊠comme le droit Ă la propriĂ©té⊠comme le gouvernement⊠comme le meurtre⊠comme les conducteurs qui se font des bras dâhonneur. Les traditions deviennent des traditions parce que les gens les font encore et encore. Et cela pour des raisons qui ne disparaĂźtront sans doute pas. Les temps changent. Les conditions changent. La nature humaine, non. Mais revenons Ă la notion ridicule du New York Times selon laquelle nous allons revivre la pĂ©riode qui a suivi 1980. Ce qui semble avoir dĂ©clenchĂ© lâidĂ©e Ă©tait la proposition de Newt Gingrich de revenir Ă lâĂ©talon-or. Toute personne douĂ©e de bon sens â sous-entend le Times â sait que cette idĂ©e est ridicule. Et le prix du mĂ©tal jaune baissera Ă coup sĂ»r, comme il lâa fait aprĂšs lâĂ©lection Reagan, lorsque les gens rĂ©aliseront Ă quel point elle est ridicule. Sauf que lâor nâa pas chutĂ© aprĂšs 1980 parce que lâadministration Reagan ne lâa pas remis dans le systĂšme monĂ©taire. Il a chutĂ© parce que Paul Volcker lâa rendu superflu. Au lieu dâimprimer de lâargent, Volcker a resserrĂ© les conditions de crĂ©dit⊠retirant une partie de lâargent qui y Ă©tait dĂ©jĂ . En plus, il lâa fait dans des conditions qui nâĂ©taient pas seulement diffĂ©rentes des conditions actuelles⊠elles en Ă©taient quasiment lâopposĂ©. âȘ Une situation bien diffĂ©rente A lâĂ©poque, les Etats-Unis Ă©taient encore crĂ©diteurs pour le reste du monde, non dĂ©biteurs. A lâĂ©poque, les Etats-Unis avaient encore une balance commerciale positive, au lieu de perdre de lâargent tous les mois. A lâĂ©poque, les actions amĂ©ricaines Ă©taient bon marché⊠avec des PER de cinq ou huit ; aujourdâhui, elles sont deux fois plus chĂšres. A lâĂ©poque, les obligations amĂ©ricaines Ă©taient bon marchĂ© aussi⊠avec des rendements se montant jusquâĂ 18% pour la dette du TrĂ©sor US, soit prĂšs de six fois le taux des obligations longues actuelles. A lâĂ©poque, la dette des mĂ©nages amĂ©ricains se montait Ă seulement 60% ou 70% de leur revenu disponible, non 120% comme aujourdâhui. A lâĂ©poque, la Fed Ă©tait dĂ©cidĂ©e Ă Ă©touffer lâinflation ; aujourdâhui, elle est dĂ©terminĂ©e Ă la causer. A lâĂ©poque, la dette du gouvernement fĂ©dĂ©ral Ă©tait de moins de 40% du PIB. Aujourdâhui, elle dĂ©passe les 100%. A lâĂ©poque, mĂȘme selon des termes ajustĂ©s Ă lâinflation dâaujourdâhui, le gouvernement US enregistrait un dĂ©ficit de 197 milliards de dollars. Aujourdâhui, le dĂ©ficit est de 1 100 milliards de dollars. A lâĂ©poque, les actions baissaient depuis 14 ans ; les obligations chutaient quant Ă elles depuis au moins 31 ans. Aujourdâhui, les actions et les obligations grimpent, dans leur ensemble, depuis 30 ans. Ce dernier point nâest pas un simple dĂ©tail. Câest le coeur de la question. Avec des obligations Ă un plus bas de 30 ans, Paul Volcker a pu resserrer lâinflation⊠entamant ainsi une pĂ©riode de hausse obligataire longue de trois dĂ©cennies avec une chute des taux dâintĂ©rĂȘt⊠et un krach de 18 ans sur le marchĂ© de lâor. Est-ce que ça va se reproduire ? Impossible ! Quelle Ă©trange sorte dâHistoire ce serait si elle pouvait se rĂ©pĂ©ter⊠en partant de conditions initiales totalement diffĂ©rentes. NapolĂ©on pourrait-il marcher sur Moscou⊠sâil Ă©tait parti de Chicago plutĂŽt que de Paris ? Liz Taylor aurait-elle pu Ă©pouser Richard Burton Ă deux reprises si elle Ă©tait morte dans un accident de voiture aprĂšs son premier mariage ? Lâor peut-il rĂ©pĂ©ter son comportement de 1980-1998 mĂȘme si la situation actuelle est diffĂ©rente par quasiment tous ses aspects ? Non, cher lecteur, lâHistoire ne se rĂ©pĂšte pas. Elle bĂ©gaie juste les mĂȘmes vĂ©ritĂ©s, encore et encore. Lâ⊠lâ⊠lâ⊠lâor est une d⊠d⊠d⊠devise, dit-elle. Le N⊠N⊠N⊠New Y⊠Y⊠York Times est bourrĂ© de co⊠co⊠co⊠⊠dâerreurs ! Bill Bonner Bill Bonner est le co-auteur de plusieurs best-sellers comme LâinĂ©luctable faillite de lâĂ©conomie amĂ©ricaine, Lâempire des dettes et Hormegeddon. Dans son dernier livre, Gagner ou Perdre, il explore lâavancĂ©e de nos sociĂ©tĂ©s modernes, leurs hauts et leurs bas â et rĂ©vĂšle en chemin la rĂšgle unique quâune sociĂ©tĂ© doit suivre si elle espĂšre progresser... tout en montrant ce qui arrive Ă ceux qui ignorent cette rĂšgle. En 1978, Bill a fondĂ© Agora â dĂ©sormais le plus grand rĂ©seau de recherche indĂ©pendante au monde. Il a lancĂ© des entreprises partout dans le monde â dont les Publications Agora en France... emploie des milliers de personnes... a investi sur cinq continents... a acquis plus de deux douzaines dâentreprises... possĂšde des centaines de milliers dâacres de terrain... parcourt plus de 150 000 km chaque annĂ©e... et a lancĂ© plus de 1 000 produits. Ses notes quotidiennes, publiĂ©es notamment dans La Chronique Agora, sont lues par plus de 500 000 personnes dans le monde â dont prĂšs de 40 000 en France. Bill sâest donnĂ© pour mission dâidentifier les meilleures opportunitĂ©s dâinvestissement â et de montrer oĂč les investisseurs particuliers commettent les erreurs les plus coĂ»teuses. En deux mots, Bill offre un regard lucide sur le monde de lâĂ©conomie et de lâinvestissement - un point de vue contrarien et sans concession, que vous ne retrouverez nulle part ailleurs.
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