Jene suis pas inquiĂšte quant a la mort, et ce poĂšme y est pour beaucoup. Depuis le jour oĂč je l’ai entendu de la bouche de mon pĂšre, comme s’il parlait au nom de ma mĂ©mĂ©, j’ai compris que la mort Ă©tait inĂ©vitable mais qu’elle n’avait en elle rien de triste, si ce n’est la perte d’un ĂȘtre cher. Mais qu’elle ressemble
"JĂ©sus est mon Tout en Tout"Neuvaine Ă  a bienheureuse Teresa de CalcuttaA prier chaque jour de la neuvaineBienheureuse Teresa de Calcutta,tu as permis Ă  l'amour assoiffĂ© de JĂ©sus sur la croixde devenir une flamme vivante en toi,et ainsi tu es devenue la lumiĂšrede Son amour pour du CƓur de JĂ©sus...Mentionner ici l'intention pour laquelle on prieApprends-moi Ă  permettre Ă  JĂ©sus de pĂ©nĂ©trer et de possĂ©dertout mon ĂȘtre si complĂštement,que ma vie aussi puisse rayonner Sa lumiĂšre et Son amour sur les immaculĂ© de Marie, Cause de notre joie,prie pour Teresa de Calcutta, prie pour moi.
Cetexte de Charles Péguy, extrait de L'Argent, a été écrit en 1917. Il demeure d'une étonnante actualité : "Pour la premiÚre fois dans l'histoire du monde, les puissances spirituelles
"Nobody will get out of here alive." Jim Morrison1 La mort, objet philosophiqueL'inĂ©vitabilitĂ© de mourir et le droit ou l'interdiction de tuer ne cessent de nous questionner "Il s'en faut d'un rien, un caillot de sang dans une artĂšre, un spasme du cƓur... pour que lĂ -bas soit immĂ©diatement ici. Vladimir JankĂ©lĂ©vitch"Vous ne savez ni le jour ni l'heure." Evangile de Jean"Chacun de nous est le premier Ă  mourir." EugĂšne Ionesco"Quand on naĂźt, on est toujours assez vieux pour mourir." Martin HeideggerMalgrĂ© les progrĂšs des sciences biologiques et Ă©pidĂ©miologiques, la mort reste inĂ©luctable..."Elle est inclassable, elle est l'Ă©vĂ©nement dĂ©pareillĂ© par excellence, unique en son genre, monstruositĂ© solitaire, elle est sans rapport avec les autres Ă©vĂ©nements qui, tous, s'inscrivent dans le temps." Vladimir JankĂ©lĂ©vitchPourquoi la mort de quelqu'un est-elle toujours une sorte de scandale, se demande Vladimir JankĂ©lĂ©vitch Vladimir JankĂ©lĂ©vitch, La Mort, Champs Flammarion, 1977, pourquoi cet Ă©vĂ©nement si normal Ă©veille-t-il chez ceux qui en sont tĂ©moins autant de curiositĂ© et d'horreur ? Depuis qu'il y a des hommes et qui meurent, comment le mortel n'est-il pas habituĂ© Ă  ce phĂ©nomĂšne naturel et pourtant toujours accidentel ? pourquoi est-il Ă©tonnĂ© chaque fois qu'un vivant disparaĂźt, comme si cela arrivait chaque fois pour la premiĂšre fois ? "Si la mort n'est pensable ni avant, ni pendant, ni aprĂšs, quand pourrons-nous la penser ?"La mort n'est nulle part et elle est partout, ce n'est pas un Ă©vĂ©nement, mais un processus continu, de la naissance Ă  la mort clinique, biologique, en passant par le vieillissement "Chaque jour, j'observe la mort Ă  l'Ɠuvre dans le miroir." Jean CocteauLa mort est un phĂ©nomĂšne biologique mĂ©diatisĂ© par le social, ce n'est pas un simple objet empirique. La mort-en-soi n'existe pas, mais elle est perçue, vĂ©cue, imaginĂ©e... L'homme sait qu'il va mourir, ce qui faisait dire Ă  Heidegger dans Être et Temps Sein und Zeit que l'homme le Dasein est un "ĂȘtre-pour-la-mort".On parle de mort physique, mais aussi de mort biologique, de mort gĂ©nĂ©tique, quantique, spirituelle, psychique ou philosophie s'interroge sur la mort "Philosopher, est-ce apprendre Ă  mourir ?" La mort est-elle une privation, une punition ou bien une dĂ©livrance ? Nous rĂ©vĂšle-t-elle l’Être par le biais de l'angoisse ? Est-ce un Ă©chec "en elle s'identifient l'absolu de l'Ă©chec subjectif et l'absolu de l'Ă©chec objectif." ou bien un renouvellement ontologique ? Est-ce une expĂ©rience inĂ©vitable et unique ou un objet de spĂ©culation ?Si philosopher, depuis Socrate, c'est "se prĂ©parer Ă  mourir" la formule est de Montaigne, c'est parce que le "dialogue silencieux de l'Ăąme avec elle-mĂȘme constitue, non un refus de la vie, mais un retrait provisoire par rapport Ă  la vie et un oubli du corps cf. H. Arendt, La vie de l'esprit ; l'idĂ©e de l'Ăąme, la thĂ©orie platonicienne des "mondes duels", si intimement liĂ©es Ă  l'idĂ©e de la mort, proviennent, selon elle, de ce retrait par rapport Ă  la vie, que le sens commun considĂšre comme "contre nature"."Ni le soleil, ni la mort ne se peuvent regarder en face." La Rochefoucauld fait allusion, dans cette cĂ©lĂšbre maxime au moment oĂč la mort cesse d'ĂȘtre un objet de pensĂ©e extĂ©rieur Ă  moi pour devenir, comme disait saint Augustin de Dieu "plus intime Ă  moi-mĂȘme que moi-mĂȘme".On ne peut regarder la mort en face, "l'envisager" ; l'inconscient, l'animal en nous, ignore la mort, mais la mort peut se mettre Ă  saturer la conscience, non en tant que simple savoir, le point de vue que nous pourrions avoir "sur" un objet, mais comme certitude intĂ©rieure, absolue, existentielle, la seule et unique certitude."Vous savez que vous allez mourir, disait Lacan, mais vous n'en ĂȘtes pas sĂ»rs." Le passage du savoir Ă  la certitude est l'Ă©preuve suprĂȘme dans la vie d'un ĂȘtre humain. La plupart des hommes s'arrangent pour ne pas l'affronter en s'Ă©vadant dans le divertissement, mais il arrive qu'elle s'impose Ă  nous. Il s'agit alors de savoir comment supporter l' Anthropologie de la morta La mort dans les sociĂ©tĂ©s archaĂŻques L'idĂ©e dominante est que les disparus vivent d'une vie propre, comme les vivants. "De la MĂ©lanĂ©sie Ă  Madagascar, du Nigeria Ă  la Colombie, chaque peuplade redoute, Ă©voque, nourrit, utilise ses dĂ©funts, entretient un commerce avec eux, leur donne, dans la vie, un rĂŽle positif, les subit comme des parasites, les accueille comme des hĂŽtes plus ou moins dĂ©sirables, leur prĂȘte des intentions, des pouvoirs." Paul ValĂ©ryb La mort dans les sociĂ©tĂ©s "mĂ©taphysiques"Les morts y sont radicalement sĂ©parĂ©s des vivants ; on distingue les "morts anonymes" des "grands morts" les personnages importants. L'immortalitĂ© de l'esprit remplace l'immortalitĂ© des La mort dĂ©dramatisĂ©eSelon Épicure, la mort n'est rien "Familiarise-toi avec l'idĂ©e que la mort n'est rien pour nous, car tout bien et tout mal rĂ©sident dans la sensation, or la mort est la privation de cette derniĂšre."Cette connaissance certaine que la mort n'est rien pour nous a pour consĂ©quence que nous apprĂ©cions mieux les joies que nous offre la vie Ă©phĂ©mĂšre, parce qu'elle n'y ajoute pas une durĂ©e illimitĂ©e, mais nous ĂŽte au contraire le dĂ©sir d'immortalitĂ©. Ainsi, celui des maux qui fait le plus frĂ©mir n'est rien pour nous, puisque, tant que nous existons, la mort n'est pas et que, lorsque la mort est lĂ , nous ne sommes mort, par consĂ©quent, n'a aucun rapport, ni avec les vivants, ni avec les morts, Ă©tant donnĂ© qu'elle n'est rien pour les premiers et que les derniers ne sont plus." Épicure, Lettre Ă  MĂ©nĂ©cĂ©eFeuerbach considĂšre la mort comme une chimĂšre, puisqu'elle n'existe que quand elle n'existe Marx, la mort est hors des atteintes de l'Ă©nergie pratique de l'homme. Cette dĂ©dramatisation de la mort, qu'elle soit Ă©picurienne ou marxiste n'est pas trĂšs convaincante. La dĂ©monstration que la mort n'est rien ne supprime pas l'angoisse du rien. Par ailleurs, comme le remarque le philosophe nĂ©o-marxiste Ernst Bloch, l'utopie vient se briser contre l'Ă©cueil de la mort. Si nous devons mourir, notre vie n'a pas de sens parce que ses problĂšmes ne reçoivent aucune solution et parce que la signification mĂȘme des problĂšmes demeure Chesterton faisait remarquer un jour que les Anciens nous Ă©taient supĂ©rieurs Ă  de nombreux points de vue, mais qu'ils n'Ă©taient certainement pas plus joyeux que nous ne le sommes ou que nous nous pourrions l'ĂȘtre si nous avions la certitude de la "vie Ă©ternelle" et que, comme le dit Nietzsche, "nous avions l'air ressuscitĂ©s".Ce qui est un lieu commun pour nous, le thĂšme de la briĂšvetĂ© de la vie, Ă©tait une obsession pour les Anciens. HĂ©siode compare les hommes Ă  la "race des feuilles" et le conseil que donne LucrĂšce "Carpe diem" Cueille le jour ! est Ă©troitement liĂ© Ă  l'idĂ©e de la mort profite de l'instant qui passe car il ne reviendra plus ; chaque heure qui passe te rapproche de la fin. "Omnis vulnerant, ultima necat."4 L'amortalitĂ©L'animisme et la religion de l'ancienne Égypte expriment une volontĂ© de survivre aprĂšs la mort. "Je crois aux dieux, AthĂ©niens, comme n'y croit aucun de mes accusateurs. Et, puisque Dieu existe, il ne peut arriver rien de mal Ă  l'homme juste, ni pendant sa vie, ni aprĂšs sa mort." fait dire Platon Ă  Socrate dans L'apologie de Socrate. On trouve la mĂȘme croyance dans le bouddhisme, mais sans l'idĂ©e de salut individuel fusion dans "l'Un-Tout" "L'homme n'est pas comme la banane, un fruit sans noyau, son corps contient une Ăąme immortelle." Les Kabyles appellent les dĂ©funts "les gens de l'Ă©ternitĂ©".5 La rĂ©surrection des corpsLe judaĂŻsme, puis le christianisme et l'islam approfondissent la croyance en l'immortalitĂ© et y ajoutent celle de rĂ©surrection des corps "Vos morts vivront, leurs corps ressusciteront." Ancien Testament, Vision d’ÉzĂ©chielHannah Arendt met en Ă©vidence l'influence dĂ©cisive du christianisme et de la notion de "rĂ©surrection des corps" et pas seulement des "Ăąmes" et de "vie Ă©ternelle" qui confĂ©ra Ă  la vie humaine une importance et une dignitĂ© qu'elle n'eut jamais le christianisme, la vie humaine et le temps qui lui est imparti sur la terre acquiĂšrent une importance considĂ©rable en raison de l’incarnation Dieu s’est fait homme et du fait qu’elle constitue une prĂ©paration au salut, Ă  la vie Ă©ternelle."Ne considĂ©rons plus un corps comme une charogne infecte, car la nature trompeuse le figure de la sorte, mais comme le Temple inviolable et Ă©ternel du Saint Esprit." Pascal, Lettre Ă  sa soeur Gilberte du 1er octobre 1651"Sans JĂ©sus, la mort est abominable, mais c'est une chose sainte et joyeuse pour le vĂ©ritable croyant." PensĂ©esTout ce qui ce par quoi l’homme antique cherchait Ă  s’immortaliser les Ɠuvres d’art, la vie politique passent au second plan des prĂ©occupations humaines ou sont jugĂ©es vaines. Le sentiment d’éternitĂ© l’emporte dĂ©sormais sur le dĂ©sir d’immortalitĂ© et sur la rivalitĂ© avec les PĂ©guy a bien montrĂ© ce changement de perspective qui Ă©tait dĂ©jĂ  plus ou moins en germe dans l’antiquitĂ© grecque les hommes sont supĂ©rieurs aux dieux, car ils font l’expĂ©rience de la mort est un Ă©vĂ©nement tragique, mais ce n’est pas un Ă©vĂ©nement absurde car sans elle la vie humaine n’aurait pas de sens. Un homme immortel ne ferait rien, ne se reproduirait pas "La vie des enfants, c'est la mort des parents." Hegel et n’aurait d’autre ressource que de s’intĂ©resser, passionnĂ©ment comme les dieux grecs, aux la mort et sans la naissance, rien de nouveau ne se produirait dans le monde "Le miracle qui sauve le monde, le domaine des affaires humaines de la ruine normale, "naturelle", c'est finalement le fait de la natalitĂ©, dans lequel s'enracine ontologiquement la facultĂ© d'agir." Hannah Arendt, Condition de l'homme moderne, Calmann-LĂ©vy, coll. Pocket, p. 3145 La mort Ă  l'Ă©poque moderneAvec les progrĂšs des sciences et des techniques, le dĂ©veloppement de l'esprit critique et le remplacement des anciennes valeurs par le profit et la rentabilitĂ©, l'individu affronte la mort dans la solitude. L'Ă©poque moderne se caractĂ©rise par une crise de l'individualitĂ© devant la mort dans un contexte de nĂ©vrose et d'angoisse ou par une banalisation apparente de la sociĂ©tĂ© moderne a globalement perdu la foi en la vie Ă©ternelle Arendt montre l'action corrosive du doute cartĂ©sien chez des penseurs chrĂ©tiens comme Pascal ou Kierkegaard, mais a conservĂ© la foi en la vie, mais une vie dĂ©sormais coupĂ©e de toute considĂ©ration transcendantale religieuse ou autre et donc d'une vie qui se suffit Ă  elle-mĂȘme et d'oĂč la dimension de l'action rĂ©servĂ©e Ă  une poignĂ©e de savants, de la parole et de l'Ɠuvre rĂ©servĂ©e Ă  une poignĂ©e d'artistes tend Ă  disparaĂźtre au profit d'une sorte de survie "hĂ©bĂ©tĂ©e" ... DĂšs Ă  prĂ©sent, le mot travail est trop noble, trop ambitieux, pour dĂ©signer ce que nous croyons faire dans le monde oĂč nous sommes. Le dernier acte de la sociĂ©tĂ© de travail, la sociĂ©tĂ© d'employĂ©s, exige de ses membres un pur fonctionnement automatique, comme si la vie individuelle Ă©tait rĂ©ellement submergĂ©e par le processus global de la vie de l'espĂšce, comme si la seule dĂ©cision encore requise de l'individu Ă©tait de lĂącher, pour ainsi dire, d'abandonner son individualitĂ©, sa peine et son inquiĂ©tude de vivre encore individuellement senties, et d'acquiescer Ă  un type de comportement, hĂ©bĂ©tĂ©, "tranquillisĂ©" et fonctionnel." On peut donc constater que la banalisation de la mort comme simple cessation des fonctions vitales va de pair Ă  l'Ă©poque moderne avec une certaine banalisation de la des philosophe "athĂ©es" ou agnostiques continuent Ă  assumer le sĂ©rieux de la mort, sa dimension "tragique" Pour Jean-Paul Sartre, elle est la "nĂ©antisation toujours possible de mes possibilitĂ©s, qui est hors d'atteinte de mes possibilitĂ©s." La mort transforme la vie en destin. » dira de son cĂŽtĂ© AndrĂ© moderne a tendance Ă  ignorer la mort ou Ă  la banaliser "on" meurt. Pour Heidegger, nous trouverons dans l'acte d'assumer la mort l'authenticitĂ© de notre "ĂȘtre pour la mort", puisque la mort exprime la structure de la vie humaine. "L'Etre authentique pour la mort, c'est-Ă -dire la finitude de la temporalitĂ©, est le fondement cachĂ© de l'historicitĂ© de l'homme." Sein und Zeit [/justify]
Cetexte de Charles Péguy, extrait de L'Argent, a été écrit en 1917. Il demeure d'une étonnante actualité : "Pour la premiÚre fois dans l'histoire du monde, les puissances spirituelles ont été toutes ensemble refoulées non point par les puissances matérielles mais par une seule puissance matérielle qui est la puissance de l'argent

En 1873, Ă  OrlĂ©ans, la ville dĂ©livrĂ©e du joug anglais par Jeanne d’Arc plus de quatre siĂšcles auparavant, naĂźt Charles PĂ©guy. Sa maison natale se trouvait Faubourg Bourgogne. Cette rue quelque peu sinueuse, c’était tout simplement le chemin de terre que Jeanne d’Arc avait foulĂ© des sabots de son cheval quand, sortant par la Porte-Bourgogne, elle allait donner l’assaut Ă  la bastille de Saint-Loup ». Jeanne d’Arc – Emmanuel FrĂ©miet . Source DĂšs son enfance, la vie de Charles PĂ©guy est empreinte d’une grande dĂ©votion envers Jeanne. En 1892, pendant son service militaire, puis pendant ses Ă©tudes Ă  l’Ecole Normale, il commence Ă  Ă©tudier sa vie. En 1895, il Ă©crit Ă  un ami Je continue Ă  travailler Ă  l’histoire de Jeanne d’Arc, ou plutĂŽt de sa vie intĂ©rieure. ». Et Ă  un autre ami Je me suis rendu compte aussi qu’il Ă©tait dĂ©cidĂ©ment impossible, avec l’histoire telle qu’on est obligĂ© de la faire, de faire l’histoire de cette vie intĂ©rieure. Il m’est venu alors une idĂ©e que j’ai eu l’audace d’accueillir celle d’emprunter au drame, et au vers s’il y a lieu, toutes ses ressources. Je me suis assurĂ© que je ne serais peut-ĂȘtre pas trop mauvais ouvrier ». Lors de sa rentrĂ©e universitaire, en novembre 1895, il prĂ©texte une fatigue aux yeux et obtient de son directeur un congĂ© d’un an pendant lequel il entreprend d’écrire la premiĂšre version du drame Jeanne d’Arc, qu’il achĂšvera en 1897. Il faudra attendre treize ans pour entendre de nouveau PĂ©guy nous parler de Jeanne d’Arc. Mais alors, PĂ©guy sera revenu Ă  la foi chrĂ©tienne et ce sera l’admirable MystĂšre de la charitĂ© de Jeanne d’Arc 1910. [1]Les citations de ce paragraphe sont tirĂ©es des notices de Marcel PĂ©guy dans Les Ɠuvres poĂ©tiques complĂštes de Charles PĂ©guy. Un chef de bataille Ă  genoux Jeannette a 13 ans. Âme de priĂšre et solidaire de son peuple assiĂ©gĂ©, elle demande un signe Ă  Dieu. O MaĂźtre, daignez pour une fois exaucer ma priĂšre, que je ne sois pas folle avec les rĂ©voltĂ©s. Pour une fois au moins, exaucez une priĂšre de moi Voici presque un an que je vous prie pour le mont vĂ©nĂ©rable de monsieur saint Michel, qui demeure au pĂ©ril de la mer ocĂ©ane. Exaucez ĂŽ mon Dieu, cette priĂšre-lĂ . En attendant un bon chef de guerre qui chasse l’Anglais hors de toute France, dĂ©livrez les bons chevaliers de monsieur saint Michel mon Dieu je vous en prie une derniĂšre fois. » Le mĂȘme jour, dans la soirĂ©e, son amie Hauviette vient annoncer Ă  Jeanne que le Mont Saint Michel est sauvĂ©. Jeannette voit sa priĂšre exaucĂ©e Mon Dieu, vous nous avez cette fois exaucĂ©es ; Vous avez entendu ma priĂšre de folle ; Et ma vie Ă  prĂ©sent ne sera plus faussĂ©e. O mon Dieu, vous m’avez cette fois exaucĂ©e. Vous avez cette fois entendu ma parole ; Vous avez sauvĂ© ceux pour qui j’avais priĂ©. Vous nous avez montrĂ© mieux que par la parole Ce qu’il faut que l’on fasse aprĂšs qu’on a priĂ© Car les bons dĂ©fenseurs de la montagne sainte, AprĂšs avoir priĂ© tous les matins lĂ -bas, Partaient pour la bataille oĂč sans trĂȘve, et sans plainte, Ils restaient tout le jour, capitaine et soldats. VoilĂ  ce qu’il nous faut c’est un chef de bataille Qui fasse le matin sa priĂšre Ă  genoux Comme eux, avant d’aller frapper la bataille Aux Anglais outrageux. Mon Dieu, donnez-le nous. O mon Dieu, donnez-nous enfin le chef de guerre, Vaillant comme un archange et qui sache prier, Pareil aux chevaliers qui sur le Mont naguĂšre Terrassaient les Anglais. Qu’il soit chef de bataille et chef de la priĂšre. Mais qu’il ne sauve pas seulement telle place En laissant aux Anglais le restant du pays Dieu de la France, envoyez-nous un chef qui chasse De toute France les Anglais bien assaillis. Pour une fois encore exaucez ma priĂšre Commencez le salut de ceux que nous aimons ; O mon Dieu ! Donnez-nous enfin le chef de guerre Pareil Ă  celui-lĂ  qui vainquit les dĂ©mons. » Jeanne d’Arc, A Domremy, premiĂšre partie Je dĂ©cide que je vous obĂ©irai 1428, Jeanne a 16 ans. En rĂ©ponse Ă  la demande pressante de ses voix, elle dĂ©cide de partir. Sa dĂ©cision d’obĂ©ir Ă  Dieu prend sa source dans cette attitude de disponibilitĂ© et de confiance du disciple envers son MaĂźtre, de la servante envers son Seigneur. Mon Dieu, Pardonnez-moi d’avoir attendu si longtemps Avant de dĂ©cider ; mais puisque les Anglais Ont dĂ©cidĂ© d’aller Ă  l’assaut d’OrlĂ©ans, Je sens qu’il est grand temps que je dĂ©cide aussi ; Moi, Jeanne, je dĂ©cide que je vous obĂ©irai. Moi, Jeanne, qui suis votre servante, Ă  vous, qui ĂȘtes mon maĂźtre, en ce moment-ci je dĂ©clare que je vous obĂ©irai. Vous m’avez commandĂ© d’aller dans la bataille j’irai. Vous m’avez commandĂ© de sauver la France pour monsieur le dauphin j’y tĂącherai. Je vous promets que je vous obĂ©irai jusqu’au bout Je le veux. Je sais ce que je dis. Quoi qu’il m’arrive Ă  prĂ©sent, je vous promets que je vais commencer et que je vous obĂ©irai jusqu’au bout je l’ai voulu. Je sais ce que j’ai fait. » A prĂ©sent, ĂŽ mon Dieu, que je vais commencer, Si les Anglais ne veulent pas s’en aller bien, Donnez-moi la rudesse et la force qu’il faut Pour entraĂźner les durs soldats et les lancer Comme un flot dĂ©bordant qui s’emporte Ă  l’assaut. A prĂ©sent, ĂŽ mon Dieu, que je vais commencer, Si les Anglais ne veulent pas s’en aller bien, Donnez-moi la douceur et la force qu’il faut Pour calmer les soldats et pour les apaiser Dans leur pleine victoire, ayant fini l’assaut. Mais si, dans la bataille oĂč je vais travailler, Cette ouvriĂšre est faible, ou maladroite, ou lĂąche, Si l’ouvriĂšre est faible Ă  mener les soldats ; Et si, dans la victoire oĂč je vais travailler, Cette ouvriĂšre est faible Ă  sa deuxiĂšme tĂąche, Si l’ouvriĂšre est faible Ă  calmer les soldats ; Si je travaille mal en bataille ou victoire, Et si l’Ɠuvre est mal faite oĂč j’ai voulu servir, O mon Dieu, pardonnez Ă  la pauvre servante. » Pour Jeanne, sa mission est simple. Elle l’explique Ă  son oncle Ă  qui elle demande de la conduire au messire de Baudricourt qui pourra lui fournir l’escorte dont elle a besoin pour aller trouver le roi Mon oncle, ça n’est pas difficile Ă  comprendre Le royaume de France n’appartient Ă  personne qu’à Dieu ; mais Dieu ne veut pas le gouverner lui-mĂȘme il veut seulement le surveiller ; c’est pour cela qu’il en a donnĂ© le gouvernement Ă  ses serviteurs les rois de France ; depuis que le bon roi Charles est mort, c’est Ă  son garçon, monsieur le dauphin, que revient la France pour la gouverner ; les Anglais veulent s’en emparer quand mĂȘme ; le bon Dieu ne veut pas les laisser faire ; et c’est pour les en empĂȘcher qu’il veut que j’aille Ă  monsieur le dauphin. C’est bien simple. » Jeanne d’Arc, A Domremy, deuxiĂšme partie Photo Source Jeanne Ă©mue de compassion, Il faut sauver son Ăąme! » Jeanne combat pour le salut de son pays. Plus encore, elle intercĂšde pour le salut des Ăąmes. RĂ©sonne alors l’aspiration profonde du cƓur de PĂ©guy Il faut se sauver ensemble. Il faut arriver ensemble chez le bon Dieu » Hauviette Ă  Jeannette dans Le mystĂšre de la charitĂ© de Jeanne d’Arc Devant un prisonnier anglais, mort Madame Jeanne le regardait mort. Elle avait de grosses larmes dans les yeux. Tout Ă  coup elle a sursautĂ© – Mais il faut sauver son Ăąme ! il faut sauver son Ăąme ! » Il Ă©tait mort si vite qu’on n’avait pas eu le temps d’y penser. – Voyons ! vite ! quelqu’un ! qu’on lui donne l’absolution ! » Il y avait justement lĂ  un Franciscain, frĂšre Jean Vincent, qui revenait de se battre. Il avait mis une cuirasse par-dessus sa robe. Il s’est approchĂ© Madame Jeanne, moi, je veux bien, lui donner l’absolution, seulement il est mort. » – Ça ne fait rien ! ça ne fait rien ! allez ! allez toujours ! il faut sauver son Ăąme ! il faut sauver son Ăąme ! » FrĂšre Jean Vincent lui a donnĂ© l’absolution, mais je ne sais pas si ça compte, l’absolution donnĂ©e dans ces conditions-là
 » 
 Dites bien Ă  tous vos amis qu’on n’aille jamais plus Ă  la bataille avant de s’ĂȘtre bien confessĂ©s. Dites-leur aussi qu’on veille Ă  donner Ă  temps l’absolution aux blessĂ©s. » PriĂšre de Jeanne Ă  la bataille Puisqu’il faut, ĂŽ mon Dieu, qu’on fasse la bataille, Nous vous prions pour ceux qui seront morts demain Mon Dieu sauvez leur Ăąme et donnez-leur Ă  tous, Donnez-leur le repos de la paix Ă©ternelle. » Jeanne d’Arc, Les Batailles, premiĂšre partie Dans sa passion mĂȘme est rĂ©vĂ©lĂ©e sa compassion, son souci des Ăąmes. » Le 30 mai 1431, jour de son exĂ©cution, PĂ©guy met dans la bouche de Jeanne cette ultime priĂšre O mon Dieu, Puisqu’il faut qu’à prĂ©sent Rouen soit ma maison, Ă©coutez bien ma priĂšre Je vous prie de vouloir bien accepter cette priĂšre comme Ă©tant vraiment ma priĂšre de moi, parce que tout Ă  l’heure je ne suis pas tout Ă  fait sĂ»re de ce que je ferai quand je serai dans la rue,
 et sur la place, et de ce que je dirai. Pardonnez-moi, pardonnez-nous Ă  tous tout le mal que j’ai fait, en vous servant. Mais je sais bien que j’ai bien fait de vous servir. Nous avons bien fait de vous servir ainsi. Mes voix ne m’avaient pas trompĂ©e. Pourtant, mon Dieu, tĂąchez donc de nous sauver tous, mon Dieu. JĂ©sus, sauvez-nous tous Ă  la vie Ă©ternelle. » Jeanne d’Arc, Rouen, deuxiĂšme partie

PĂ©guyapprĂ©ciait la conception du prĂ©sent, oĂč rien n’est figĂ©, tout reste possible. Il tenta de convaincre l’Église catholique de ne pas mettre Ă  l’index Bergson.
BibliObs. Que vous inspire le PĂ©guy journaliste, pamphlĂ©taire Edwy Plenel. Les Cahiers de la quinzaine» forment l’Ɠuvre de PĂ©guy, son Ɠuvre-vie», dont il Ă©tait le seul maĂźtre, comme Maurice Nadeau sera le seul maĂźtre de ce qui s’est appelĂ© justement la Quinzaine littĂ©raire». En tant que gĂ©rant des Cahiers», PĂ©guy a publiĂ© toute sorte d’articles, d’enquĂȘtes. On oublie trop ce qu’il appelait le journalisme de renseignement», gouvernĂ© par la fameuse formule Dire la vĂ©ritĂ©, toute la vĂ©ritĂ©, rien que la vĂ©ritĂ©, dire bĂȘtement la vĂ©ritĂ© bĂȘte, ennuyeusement la vĂ©ritĂ© ennuyeuse, tristement la vĂ©ritĂ© triste». Des articles sur la question coloniale, sur le gĂ©nocide des ArmĂ©niens, les questions internationales, sur la condition des instituteurs, que sais-je. Et cela en plus de la littĂ©rature. Et puis, il y a ce qu’écrit PĂ©guy lui-mĂȘme, et qu’on retrouve dans les trois tomes de la PlĂ©iade. Alors lĂ , ce que j’admire, c’est l’invention formelle. Je suis de ceux qui prĂ©fĂšrent sa prose Ă  sa poĂ©sie – non pas que sa poĂ©sie soit mĂ©diocre, mais elle est plus classique. Sa prose, qui est ruminante, qui ressasse, qui revient par vagues et envolĂ©es, est authentiquement inventive et unique. Elle n’a rien de journalistique», de formatĂ©, elle ne rĂ©pond Ă  aucune exigence de pĂ©dagogie», de transmission», et se soucie assez peu du public. Mais c’est un objet formel assez fascinant, et qui va de pair avec sa maniĂšre de ne jamais renvoyer de droits d’auteur, de ne jamais faire de citations derriĂšre sa rumination, il y a tout ce qu’il a lu
 Ensuite il y a la colĂšre contre son Ă©poque, qui est trĂšs semblable Ă  la nĂŽtre. Une Ă©poque de transition, de rĂ©volution industrielle, de spĂ©culation financiĂšre, un Ă©branlement Ă©conomique, gĂ©opolitique, social. Et il est en colĂšre contre l’universelle marchandise. VoilĂ  sa cible l’abaissement dans la marchandise, dans l’argent. Et c’est le socle de sa colĂšre l’universelle marchandise, qui prend tout, qui prostitue tout, qui uniformise tout. La question de son basculement dans le patriotisme et le nationalisme est plus complexe. Il Ă©volue. Je ne suis pas du PĂ©guy de la fin, du PĂ©guy qui envoie JaurĂšs dans une charrette avec des roulements de tambour, mĂȘme si, dans cette Ă©volution, PĂ©guy ne cĂšde pas sur l’antisĂ©mitisme. Il a Ă©crit des pages sur les Allemands qui sont une vision essentialiste des civilisations, des cultures d’un cĂŽtĂ© la civilisation, et c’est la France, et d’un autre cĂŽtĂ© la barbarie, et c’est l’Allemagne. Mais sa colĂšre, le socle de cette colĂšre, n’a pas de postĂ©ritĂ© politique univoque elle donne aussi bien les nationalistes que les libertaires, et ceux qui rĂ©sistent contre la servitude. Si PĂ©guy arrivait Ă  Mediapart avec un article, Ă©crit dans son style, le prendriez-vous? Bien sĂ»r ! Vous n’avez qu’à lire ce que nous publions, qui est d’une trĂšs grande diversitĂ© d’écriture nous sommes dans une culture du free speech. Non seulement je les prendrais, mais on peut dire que les colĂšres pĂ©guystes d’aujourd’hui se trouvent plus dans Mediapart que dans les vitupĂ©rations de M. Finkielkraut. Propos recueillis par Jacques Drillon Entretien rĂ©alisĂ© - comme cet autre avec Yann Moix - dans le cadre de notre enquĂȘte sur l'Ă©tonnante postĂ©ritĂ© de Charles PĂ©guy, Ă  lire dans "le Nouvel Observateur" du 13 fĂ©vrier 2014. Lamort n’est rien, je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi, vous ĂȘtes vous. Ce que nous Ă©tions les uns pour les autres, Nous le sommes toujours. Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donnĂ©, Parlez-moi comme vous l’avez toujours La mort n’est rien, je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Étoile de la mer voici la lourde nappe Et la profonde houle et l’ocĂ©an des blĂ©s Et la mouvante Ă©cume et nos greniers comblĂ©s, Voici votre regard sur cette immense chape Et voici votre voix [
] Plus FIDELI FIDELIS JĂ©sus parle. Ô mĂšre ensevelie hors du premier jardin, Vous n’avez plus connu ce climat de la grĂące, Et la vasque et la source et la haute terrasse, Et le premier soleil sur [
] Plus I. PriĂšre de rĂ©sidence Ô reine voici donc aprĂšs la longue route, Avant de repartir par ce mĂȘme chemin, Le seul asile ouvert au creux de votre main, Et le jardin secret oĂč l’ñme s’ouvre [
] Plus PREMIER JOUR POUR LE VENDREDI 3 JANVIER 1913 FÊTE DE SAINTE GENEVIÈVE QUATORZE CENT UNIÈME ANNIVERSAIRE DE SA MORT Comme elle avait gardĂ© les moutons Ă  Nanterre, On la mit Ă  garder un bien autre [
] Plus BergĂšre qui gardiez les moutons Ă  Nanterre Et guettiez au printemps la premiĂšre hirondelle, Vous seule vous savez combien elle est fidĂšle, La ville vagabonde et pourtant sĂ©dentaire. Vous qui la connaissez dans ses embrassements [
] Plus Étoile de la mer, voici la lourde nef OĂč nous ramons tout nuds sous vos commandements ; Voici notre dĂ©tresse et nos dĂ©sarmements ; Voici le quai du Louvre, et l’écluse, et le bief. Voici notre appareil [
] Plus Depuis le Point-du-Jour jusqu’aux cĂšdres bibliques Double galĂšre assise au long du grand bazar, Et du grand ministĂšre, et du morne alcazar, Parmi les deuils privĂ©s et les vertus publiques ; Sous les quatre-vingts rois et [
] Plus Double vaisseau de ligne au long des colonnades, Autrefois bĂątiment au centuple sabord, Aujourd’hui lourde usine, Ă©norme coffre-fort FermĂ© sur le secret des sourdes canonnades. Nos pĂšres t’ont dansĂ© de chaudes sĂ©rĂ©nades, Ils t’ont fleuri [
] Plus Double vaisseau de charge aux deux rives de Seine, Vaisseau de pourpre et d’or, de myrrhe et de cinname, Vaisseau de blĂ©, de seigle, et de justesse d’ñme, D’humilitĂ©, d’orgueil, et de simple verveine ; Nos [
] Plus Nonje ne regrette toujours rien Livre d'occasion Ă©crit par Dumont, Charles paru en 2012 aux Ă©ditions Calmann-LĂ©vy, . ThĂšme : LITTÉRATURE GÉNÉRALE - Biographies, MĂ©moires - Biographies Code ISBN / EAN : La photo de couverture n’est pas contractuelle.
19 septembre 2014 5 19 /09 /septembre /2014 2222 L'amour ne disparaßt jamais, la mort n'est rien. Je suis seulement passé dans la piÚce à cÎté. Je suis moi, tu es toi. Ce que nous étions l'un pour l'autre nous le sommes toujours. Offre-moi ton nom pour toujours Parle-moi comme tu l'as toujours fait. N'emploie pas un ton différent, ne prends pas un air solennel ou triste. Poursuit ton sourire qui nous faisait rire ensemble. Prie, souris, pense à moi. Prie pour moi. Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l'a toujours été, L'existence dans la vie signifie tout Elle est ce qu'elle a toujours été. Le fil n'est pas coupé. Pourquoi serais-je hors de ta pensée simplement parce que je suis hors de ta vie... Je t'attends, je ne suis pas loin, juste de l'autre cÎté du chemin. Tu vois, tout est bien. Charles Péguy ___________________________________________________________________________________________ Published by Marc-Elie - dans PoÚmes
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charles peguy la mort n est rien